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Congo : l'eau potable devenue une denrée rare dans les zones rurales

Congo

Favoriser l’accès à l’eau potable à 90 % de la population rurale congolaise, tel était le grand défi que s‘était fixé le Gouvernement de la République du Congo avec le projet hydraulique dénommé “Eau pour tous” mis en route en aout 2013 dans la Bouenza, au sud-ouest du pays.

Entièrement financé par l’Etat Congolais à hauteur de 193 milliards de CFA, soit 294 227 000 euros, ‘‘Eau pour tous’‘, dont la réalisation avait été confiée à une entreprise brésilienne, a installé sur l’ensemble du territoire près de 4000 forages dotés entre autres d’un kit solaire pour l’alimentation électrique de la pompe, de trois réservoirs de stockage d’une capacité de 3000 litres chacun, ainsi que d’un système d’assainissement.

Seulement, voilà, après l’installation de ces forages, la désillusion a vite pris le dessus sur l’espoir que ces points d’eau avaient suscité au sein de la population rurale.

À Bondi, dans le département du Kouilou, à une trentaine de km environ de Pointe-Noire, la capitale économique, tous les points d’eau sont hors d’usage.

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La corvée de l’eau est désormais l’affaire de tous : hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux. Et pour cause, la population dépend, pour ses besoins en eau, des camions-citernes qui viennent de Pointe-Noire.
Deux fois par semaine, les villageois attendent, bidons et autres ustensiles alignés, l’arrivée de ce camion afin d’obtenir le précieux liquide.

“Là, l’eau pour tous était venu s’installer ici dans Bondji, mais on avait seulement au maximum l’unique forage d’eau. Mais le forage qu’on nous avait mis ici n’avait pas mis du temps, “ nous a expliqué Mr Ngozi,habitant de Bondi.

Pour sa part, Mme Thérèse Loumbou, sexagénaire habitant Bondi exprime son ras-le-bol : “nous souffrons beaucoup en ce qui concerne l’eau. Si le camion ne venait pas nous livrer l’eau, nous serions morts de soif. Tous les points d’eau installés jusqu’aux alentours ne fonctionnent plus. Et même cette eau des camions que nous buvons nous causent des problèmes de santé comme la diarrhée.”

“Ici à l’entrée du village Bondi, des camions-citernes appartenant à une société pétrolière de la place, viennent chaque mardi et vendredi, soit deux fois dans la semaine, livrer de l’eau potable gratuitement à ces habitants. Quelle est la situation dans les villages environnants ? Nous allons le découvrir ensemble dans la suite de ce reportage”.

Nous arrivons après quelques minutes de route au village Mboukou, une localité de près de 402 ménages. Ici, sur 9 points-d ‘eau qui y ont été installés, seulement 4 sont opérationnels par intermittence. C’est le cas de ce forage du quartier Manguier. À cause de l’entretien effectué un jour plus tôt sur les cuves, l’eau ne peut être puisée durant deux jours.

Ceux qui sont en manque d’eau retournent aux vieux amours, la source d’eau située à près de 2 km du centre du village.

Plus loin au village Tchitondi, un seul forage fonctionne sur les six installés par le projet ‘‘Eau pour tous’‘. Des populations évoquent des dysfonctionnements techniques.

“« Lorsqu’ils ont installé ces forages, l’eau coulait. La première année, c‘était de la bonne eau.Cependant en saison sèche,l’eau ne coule plus ,elle tarit. On a constaté qu’il manquait le suppresseur pour alimenter les cuves.Les forages ne fonctionnent plus depuis 2017, nous n’avons plus d’eau » , nous a expliqué Thérèse Koussoumouka, Habitante de Tchitondi.

Cap sur Yanga, ce village sort du lot, ses deux forages fournissent de l’eau à la population de façon particulière. Les robinets défectueux n’ayant pas été remplacés, l’or bleu coule à longueur de journée sur un tuyau à l’arrière de l’installation.

À Bilala, le constat est quasi le même. Vol des kits solaires, état défectueux des robinets et manque d’entretien, autant de raisons qui font que cette bourgade de plus de 7 000 habitants ne soit plus approvisionnée quotidiennement en eau potable.

Tous nos efforts, pour avoir l’avis des autorités congolaises sur cette problématique sont restés vains.

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