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Affaire Mokoko au Congo : vers un recours aux institutions internationales

Affaire Mokoko au Congo : vers un recours aux institutions internationales

Congo

*Condamné à 20 ans de prison ferme pour atteinte à la sûreté de l’Etat et détention illégale d’armes et munitions de guerre par la cour criminelles de Brazzaville, le général Jean Marie-Michel Mokoko promet de se confier aux juridictions internationales. Non sans avoir épuisé les procédures au niveau national.

Il entend se battre jusqu’au bout. Comme un beau diable. Mieux, comme un général.

Une manière de contester le verdict rendu par le président de la Cour criminelle, Christian Oba et les autres jurés. L’affaire devrait être examinée au niveau de la Cour suprême. « Nous estimons que cette décision est illégale. Il reviendra à la Cour suprême de sanctionner cette illégalité par l’annulation pure et simple de cet arrêt rendu par la cour criminelle », a annoncé ce lundi, Maître Éric Yvon Ibouanga cité par RFI.


Après le verdict, le général Mokoko s’entretenant avec ses avocats : Ibouanga à droite et Ondziel à gauche

Mais, qu’adviendra-t-il si Mokoko et ses avocats sont déboutés ? Ils ne tarderont pas à recourir à des institutions internationales. « Nous allons épuiser toutes les voies de recours internes pour nous permettre de poursuivre cette procédure devant les juridictions internationales », poursuit Maître Ibouanga.

Et l’avocat dit avoir confiance aux juridictions internationales. « Nous avons plus d’espoir en ces structures-là, parce que nous estimons que les droits du général Jean Marie-Michel Mokoko ne sont pas respectés par les juridictions nationales. L‘État a ratifié plusieurs conventions internationales. Les juridictions internationales peuvent enjoindre l‘État congolais à respecter les droits humains et les droits politiques », ajoute Maître Ibouanga.

Jusqu’où ira l’affaire Mokoko ?

Natif de Makoua à quelque 150 km d’Oyo, village natal du président Sassou-Nguesso au nord du pays, le général Jean-Marie Michel Mokoko fait partie des fidèles collaborateurs du dirigeant congolais. Sous Sassou-Nguesso, J3M comme l’appellent ses patrisans a occupé plusieurs postes importants dont Chef d’État-major général des Forces armées congolaises et conseiller spécial du président de la République chargé des questions de défense et de sécurité. Et selon des témoignages, c’est grâce au soutien de Sassou-Nguesso que le général avait été désigné envoyé spécial de la présidente de la commission de l’Union africaine en Centrafrique.

La rupture entre les deux « frères » d’armes du même coin intervient d’abord à cause d’une vidéo datée d’au moins 10 ans montrant Mokoko en train de bâtir des stratégies de renversement de Sassou-Nguesso avec des Français. Ensuite, la candidature du général à l‘élection présidentielle. Mais, bien qu’adulé dans certaines parties du Congo, notamment au sud, J3M perd cette élection au profit de Sassou-Nguesso en dépit des accusations de « graves fraudes ».

Ainsi, commençaient les démêlées judiciaires de Jean-Marie Michel Mokoko qui lui ont valu d‘être condamné à 20 ans d’emprisonnement ferme pour « détention illégale d’armes et munitions de guerre » et « atteinte à la sûreté de l’État » dont l’a accusé André Oko-Ngakala, procureur de la République de Brazzaville.

Mais quelles pourraient être les conséquences judiciaires et surtout diplomatiques dans la mesure où la plupart des « complices » de Mokoko sont des Français ? En tout cas, ce qu’on pourrait désormais appeler « Mokoko gate » semble encore très loin de connaître son épilogue.

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