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Soudan du Sud : la radio de l'ONU menacée de suspension

Soudan du Sud : la radio de l'ONU menacée de suspension

Sud-Soudan

Radio Miraya, la radio de l’ONU au Soudan du Sud dans le viseur des autorités du pays. Dans une annonce à la presse, ce vendredi, l’autorité des médias sud-soudanaise a annoncé la suspension de la radio pour non-conformité avec la loi sur les médias au Soudan du Sud.

“Radio Miraya a choisi de ne pas se conformer aux lois. Ils opèrent dans un environnement qui leur est propre, mais ils opèrent en République du Soudan du Sud où il y a des lois à observer”, a déclaré Elijah Alier, le directeur général de l’Autorité des médias.

La station onusienne est notamment accusée de n’avoir pas répondu aux “nombreuses notifications” envoyées de juin 2017 à février 2018 par l’autorité des médias. Depuis, l’instance a décidé de renforcer sa surveillance contre un “discours d’incitation à la haine” dont pourrait se rendre coupable la radio.

Vendredi, à l’annonce de la décision, Radio Miraya continuait d‘émettre. Il faut dire que le gouvernement pourrait avoir des difficultés à interrompre la fréquence de la station onusienne vu que son émetteur se trouve au sein de la base de l’ONU à Juba.

Des pourparlers sont toutefois engagés entre la Mission des Nations unies au Soudan du Sud et le gouvernement du pays pour trouver un compromis et permettre à la radio de poursuivre sa diffusion, a assuré Francesca Mould, porte-parole de la Mission de l’ONU (Minuss) dans le pays.

Préserver les acquis

Elijah Alier de l’Autorité des médias reste pour sa part intraitable sur le sujet : pas question d’autoriser la diffusion de la radio si elle ne se conforme pas aux règles. Depuis son lancement en 2006, ce serait alors la première fois que la radio est soumise à pareille sanction.

Dans l’accord qui la lie au gouvernement sud-soudanais, la Mission des Nations unies au Soudan du Sud a le droit d’exploiter une station radio sous son “contrôle exclusif” et de ne transmettre au public que les informations relatives à son mandat.

Déchiré par une guerre civile depuis 2013, le Soudan du Sud a également vu son secteur médiatique et toutes les libertés qui vont avec s’effondrer. Reporters sans frontières (RSF) a classé le Soudan du Sud au 145e rang sur 180 dans son indice mondial 2017 de la liberté de la presse.

Entre juillet 2016 et décembre 2017, neuf organisations médiatiques ont par ailleurs fait face à des restrictions, trois ont été fermées ou suspendues, quatre sites internet bloqués et huit articles censurés, tandis que plusieurs journalistes ont été brutalisés, selon l’ONU.

Néanmoins, avec la mise en place il y a un an de l’Autorité des médias, considérée comme “fiable”, il y a eu une réduction significative de journalistes locaux arrêtés, observe Edward Terso, secrétaire général du Syndicat des journalistes du Soudan du Sud. C’est pourquoi il recommande un règlement à l’amiable du différend entre la Minuss et le gouvernement pour préserver ces acquis.

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