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Ce qu'implique la réforme constitutionnelle en Mauritanie

Ce qu'implique la réforme constitutionnelle en Mauritanie

Mauritanie

Le 5 août dernier, les Mauritaniens étaient appelés aux urnes pour un référendum sur des réformes constitutionnelles voulues par le chef de l’Etat Ould Mohamed Abdel Aziz. Malgré une campagne rigoureuse des partisans de l’opposition, la réforme a été validée à 85 % par les électeurs.

Dans les faits, ces réformes doivent s’articuler autour de deux éléments fondamentaux. En premier, une modification du drapeau national. L’actuel représente l‘étoile islamique et le croissant lunaire sur un fond vert. La nouvelle version de l’emblème national mauritanien inclura deux bandes rouges – chacune occupant 15 % du champ de la bannière, une en haut et une au bas du drapeau.

Par ce nouveau visuel, le pouvoir entend “valoriser le sacrifice des martyrs” de la résistance à la colonisation française qui s’est achevée en 1960.

Mais cette réforme n’est pas sans conséquence. En effet, avec un changement de drapeau, la Mauritanie devra également engager des fonds conséquents pour actualiser les bâtiments gouvernementaux, les signes frontaliers, les identifiants (passeport, carte nationale d’identité, carte d’assurance…), les uniformes, les cartes d’affaires et tout autre élément qui porte les marques de l’ancien drapeau national. Pour certains analystes, vu la frivolité actuelle de l‘économie mauritanienne, s’engager dans une telle réforme est inopportun.

“Nous devons éviter des débats ridicules et faux sur le changement des emblèmes nationaux (…) Face aux difficultés quotidiennes rencontrées par les citoyens, aux défis de sécurité qui s’accumulent, aux énormes besoins nationaux, la priorité est maintenant d’arrêter la spirale suicidaire qui nous conduit vers une catastrophe”, déclarait l’an dernier l’ancien ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ahmedou Ould Abdallah.

En votant massivement “oui” au référendum, les Mauritaniens ont également entériné la suppression du Sénat, mais également la jonction de trois institutions indépendantes – la Haute Cour de justice, le Conseil supérieur islamique et l’Ombudsman de la République. Ces trois institutions seront désormais regroupées en un seul organe dénommé le Conseil suprême de la Fatwa, qui vient renforcer le pouvoir de l’exécutif.

Néanmoins, cette réforme préoccupe les adversaires du président Abdel Aziz. Ancien général de l’armée parvenu au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, il a été élu une première fois en 2009, puis en 2014. Selon les termes de la Constitution, il ne peut plus briguer un troisième mandat. Mais ses opposants craignent qu’il ne trouve une fente à travers ce nouvel organe s’arroger un autre mandat. Des accusations que le président mauritanien a toujours nié en bloc.

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