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Des milliers d'Africains continuent de tenter la traversée vers l'Europe via la Méditerranée

Egypte

Alors que le monde se concentre sur l‘énorme flux de réfugiés syriens, les Africains qui ont dû fuir leur pays ont souvent été négligés. Sur plus de 190.000 demandeurs d’asile et réfugiés en Egypte, plus d’un tiers sont issus des pays africains. Certains attendent depuis des mois et s’aventurent sur une voie bien plus risquée pour se faire une nouvelle vie.

Sumaya est une demandeuse d’asile sud-soudanaise qui a fait une demande de nouveaux documents en Égypte. Elle a perdu tous ses papiers lorsqu’elle traversait la mer pour rejoindre l’Italie, mais a été arrêtée par les autorités égyptiennes.

L‘Égypte a une longue histoire de fournisseur d’asile aux réfugiés et en même temps est un passage traditionnel de la migration clandestine vers l’Europe par la mer. Le pays a adopté une loi pour sévir contre les trafiquants d‘êtres humains, du fait de la hausse importante du nombre de migrants au départ de la côte méditerranéenne du pays pour de dangereuses traversées maritimes vers l’Europe.

Des milliers paient des passeurs pour effectuer la dangereuse traversée à travers le Sahara en Egypte. De là, ils embarquent avec des contrebandiers à travers la Méditerranée.

Le mari de Sumaya, qui a fui avant elle, est maintenant en Europe. Elle vit au Caire depuis deux ans et tente désespérément de le rejoindre.

Il n’y a pas d’argent, il n’y a personne, il n’y a pas de maison, il n’y a pas de mari, pas de famille, pas de bébés, il n’y a rien. Je ne peux pas attendre ici.

Sur environ 190.000 demandeurs d’asile et réfugiés en Egypte, plus d’un tiers viennent de pays africains. Depuis 2014, il y a eu une augmentation constante du nombre d’interceptions de réfugiés et de migrants qui tentent de quitter l’Egypte d’une manière irrégulière, selon l’agence de réfugiés U.N. (HCR).

Cette année, plus de 4 600 ressortissants étrangers, principalement, des Soudanais, des Somaliens, des Érythréens et des Éthiopiens, ont été arrêtés pour avoir tenté une sortie irrégulière de la côte du Nord, une augmentation de 28 % des départs perçus en 2015.

Avant son arrivée en Egypte, Sumaya avait essayé trois fois la dangereuse traversée illégale de la mer. Mais à chaque fois, elle a été prise par les autorités. Des centaines de personnes sont mortes durant la traversée : une expérience traumatisante pour cette femme.

“_Je ne peux pas oublier les gens qui sont morts sous mes yeux. Morts ! Ils ont essayé de me rattraper, et essayé de me prendre et ils sont morts. Et les corps, j’ai nagé avec un cadavre. Je ne l’oublierai jamais”, a-t-elle ajouté.

La demande formulée par Sumaya au HCR, sera traitée en plusieurs mois, mais elle dit qu’elle tentera de nouveau sa chance avec les contrebandiers.

Malgré le nombre total de traversées de la Méditerranée, cette année, environ 300.000, constituent 42 % de moins que durant la même période l’an dernier, principalement en raison de la baisse des passages par la Grèce, le nombre de personnes décédées ou disparues jusqu‘à présent cette année se situe à 3 498, soit seulement 8 % de moins que le nombre total de victimes pour l’ensemble de l’année dernière qui s‘élevait a 3 771.

Le HCR en Égypte affirme que de nombreux réfugiés et migrants peuvent utiliser l‘Égypte comme un pays de transit, en soulignant la nécessité de traiter les causes profondes de la migration mixte dans leur pays d’origine.

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