Nigéria
Dans un rapport, Amnesty International a accusé vendredi les militaires nigérians d’avoir abattu délibérément 350 musulmans de la minorité chiite fin 2015.
D’après l’ONG, leurs corps ont ensuite été enterrés dans des fosses communes et les preuves de ce carnage détruites.
Dans le même rapport, Amnesty fournit des images satellite montrant le lieu d’une “possible fosse commune” dans la zone de Manda, près de la capitale de l‘État de Kaduna, à environ 80 kilomètres de Zaria.
L’armée nigériane n’a fourni aucune preuve alimentant ses allégations selon lesquelles les protestataires de l’IMN (Mouvement islamique du Nigeria, ndlr) auraient tenté d’assassiner le chef d‘état-major des Armées, poursuit Amnesty, avant d’affirmer que l’armée nigériane a brûlé vives plusieurs personnes, rasé des bâtiments et jeté les corps dans des fosses communes.
Fin 2015, des affrontements s‘étaient produits à Zaria, dans le nord du pays. Des membres d’un mouvement islamique de chiites, partisans de l’instauration d’un régime à l’iranienne, dans l‘État de Kaduna, avaient bloqué le convoi du chef d‘état-major des armées provoquant une répression brutale des soldats.
Le porte-parole des forces armées nigérianes a qualifié d’ “injuste“ce document d’Amnesty International et s’est plaint que l’armée n’ait pas été consultée avant sa publication.
Bien que le président Muhammadu Buhari se soit engagé à enquêter sur les éventuels crimes de guerre, “à ce jour, aucune mesure concrète n’a été prise pour mettre fin à l’impunité face à de tels crimes”, déplore en outre Amnesty.
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