Liban
Les familles fuyant le conflit croissant au Liban afflueront en Syrie en nombre croissant, attendant des heures dans un trafic dense pour rejoindre un pays déjà ravagé par la guerre.
Selon des responsables de l'ONU, des milliers de familles libanaises et syriennes ont effectué le voyage, un chiffre qui devrait augmenter avec les bombardements israéliens ciblant le sud et l'est du Liban.
Cette semaine, les frappes israéliennes ont causé la mort de plus de 600 personnes, touchant une majorité de civils, dont un quart sont des femmes et des enfants. Les autorités israéliennes déclarent cibler les combattants et les arsenaux du Hezbollah, mais les conséquences humanitaires sont désastreuses.
À la frontière syrienne, des files de bus et de voitures s'étendent sur plusieurs kilomètres, avec des familles parfois contraintes d'effectuer le trajet à pied. Une fois en Syrie, elles attendent encore des heures pour passer les contrôles douaniers, assistées par des travailleurs humanitaires qui leur distribuent de la nourriture, de l'eau, et des couvertures.
Dans la ville frontalière de Jdeidet Yabous, des familles assises sur le bord de la route témoignent de leur longue attente pour rejoindre des proches ou pour trouver un moyen de transport. Beaucoup rapportent avoir passé jusqu'à neuf heures dans la circulation juste pour entrer en Syrie.
Pour les réfugiés syriens qui rentrent chez eux, comme Ahmed al-Halabi, la situation est complexe. Ayant fui en 2014, il se retrouve contraint de quitter à nouveau le Liban en raison des bombardements intensifiés. D'autres familles libanaises, comme celle de Hussein al-Abdullah de Baalbek, cherchent également la sécurité en Syrie.
Ce mouvement de population est frappant, surtout dans un pays qui abrite encore plus d'un million de réfugiés syriens.
Avant cette crise, le Liban accueillait déjà environ 775 000 Syriens enregistrés auprès de l'ONU, sans compter ceux qui ne sont pas enregistrés.
Pour de nombreux Libanais, en particulier ceux vivant dans la vallée de la Bekaa, la Syrie semble être la voie la plus rapide vers la sécurité. Bien que la guerre en Syrie continue, les combats se sont calmés dans de nombreuses régions, et la vie en Syrie, notamment à Damas, est moins coûteuse qu'au Liban. Certains Libanais avaient même pris des mesures en louant des logements en Syrie au cas où une fuite deviendrait nécessaire.
Cependant, beaucoup de réfugiés syriens hésitent à retourner en Syrie, craignant d'être arrêtés pour des liens avec l'opposition au régime de Bashar Assad ou d'être enrôlés de force dans l'armée. En quittant le Liban, ils risquent aussi de perdre leur statut de réfugié.
Récemment, Assad a annoncé une amnistie pour les crimes commis avant le 22 septembre, y compris pour ceux ayant évité le service militaire, mais ces promesses n'ont pas convaincu les réfugiés de rentrer chez eux, tout comme les efforts libanais pour organiser des retours « volontaires ».
Cette situation complexe met en lumière la lutte désespérée de milliers de familles cherchant la sécurité dans un monde où la paix semble encore lointaine.
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