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RDC : conflits fonciers et expulsions en hausse à Kinshasa

Un portail porte une mise en garde à la peinture blanche très répandue à Kinshasa : "cette parcelle n'est pas à vendre, attention aux escrocs"   -  
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AFP

République démocratique du Congo

En République démocratique du Congo, les conflits fonciers entraînent fréquemment des expulsions de familles de leurs maisons, les laissant sans abris. Une scène devenue banale à Kinshasa , où les convoitises et querelles autour de parcelles et d'immeubles, souvent familiales et très anciennes, sont attisées par une spéculation foncière débridée et une corruption endémique.

Éric Tshiowan récupère son bien par la force, l’un de ses oncles l’avait vendu sans en être le propriétaire : "Tout le monde dans la rue sait que cette maison était à mon papa, je suis né ici", assure-t-il. 

Tout est jeté sur le trottoir meubles, électroménager, linge, vaisselle… cette expulsion, appelée "déguerpissement", est menée par un huissier, épaulé par la police de Kinshasa. 

Ritha Mitwens, femme au foyer de 42 ans, a les larmes aux yeux en racontant comment elle et sa famille ont été "déguerpies" deux fois en six mois de leur appartement de Bandalungwa, dans le centre de la ville.

 "La première fois c'était en mars", déclare-t-elle, devant son canapé et ses fauteuils de salon recouverts d'une bâche, entassés à un carrefour. "On a passé quatre mois dehors. Le 29 juillet nous sommes retournés à la maison et le 1er septembre on nous a encore déguerpis".

"Nous avons pourtant un procès-verbal de réinstallation en bonne et due forme", poursuit-elle, tout comme elle affirme avoir acquis son appartement en toute légalité il y a 17 ans.

Me Théo Sindani Kasita, avocat habitué de ces dossiers, estime que le système judiciaire "n'est pas mauvais" en soi. Mais l'avocat déplore que des indélicats vendent ou réclament des parcelles alors qu'ils n'ont aucun titre authentique. Il s'indigne aussi que des familles soient expulsées alors qu'elles n'ont pas été notifiées d'une quelconque décision de justice et que les voies de recours n'ont pas été épuisées. "Ce n'est pas la justice, ça !", s'exclame-t-il.

Les batailles entre héritiers, les ventes illégales et les escroqueries sont devenus monnaie courante à Kinshasa. Les conflits touchent aussi bien les quartiers populaires, que les plus huppés, comme la Gombe.

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