Espagne
Après le décès d'une vingtaine de migrants vendredi dernier à la frontière espagnole avec le Maroc, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a défendu la manière dont les polices marocaine et espagnole ont repoussé ces migrants, alors qu'ils tentaient de pénétrer illégalement dans la cité autonome de Melilla située en territoire marocain.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré "je regrette la mort de ces personnes(la vingtaine de migrants décédés vendredi dernier), car il ne pouvait pas en être autrement", lors d'une interview accordée lundi à l'Associated Press à Madrid.
"Nous parlons d'une tentative d'assaut contre la clôture qui a manifestement été menée de manière agressive, et par conséquent, ce que les forces de sécurité de l'État espagnol et les gardes marocains ont fait, c'est défendre les frontières de l'Espagne" a-t-il ajouté, confortablement assis dans le palais situé dans la banlieue de Madrid qui abrite son bureau et sa résidence.
"J'insiste, ce sont des groupes mafieux internationaux qui portent atteinte non seulement à l'intégrité territoriale de l'Espagne, mais aussi à celle du Maroc, qui est un pays qui souffre de cette migration irrégulière" a accentué le Premier ministre espagnole.
Les groupes à but non lucratif travaillant en Afrique du Nord et les organisations de défense des droits de l'homme ont déploré le traitement que les migrants ont reçu de la part de la police des deux côtés. Mais ils ont également adressé leurs reproches aux responsables espagnols et de l'Union européenne qui, selon eux, ont essentiellement sous-traité les contrôles frontaliers au Maroc et à d'autres États.
Pedro Sánchez, dont le gouvernement de gauche tente d'améliorer les liens avec le Maroc après un différend diplomatique acrimonieux sur le Sahara occidental, a refusé de critiquer la répression.
Tout en reconnaissant que l’assaut des migrants avait été “violent”, Eduardo de Castro, le président (maire) de Melilla et plus haute autorité politique de cette ville autonome, a ainsi dénoncé une “réponse disproportionnée” du Maroc à la tentative de passage en force des clandestins.
La justice marocaine poursuit 65 migrants
Dans au moins une vidéo publiée par le site d'information en ligne espagnol eldiario.es, on peut voir des gardes espagnols raccompagner des migrants du côté marocain, une pratique qui, selon les militants des droits de l'homme, nie le droit des réfugiés à demander l'asile sur le sol européen.
Lundi, la justice marocaine a décidé de poursuivre 65 migrants, en majorité des Soudanais pour avoir participé à la tentative de passage en force meurtrière. Leparquet du tribunal de première instance de la ville marocaine de Nador (nord), limitrophe de Melilla, a inculpé 37 migrants pour "entrée illégale sur le sol marocain", "violence contre agents de la force publique", "attroupement armé" et "_refus d'obtempére_r", a déclaré leur avocat, Khalid Ameza.
Un deuxième groupe, composé de 28 migrants, sera jugé en outre pour "participation à une bande criminelle en vue d'organiser et faciliter l'immigration clandestine à l'étranger", a ajouté Me Ameza.
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