Coopération
Le rapprochement entre les deux pays s'effectuent alors que les discussions autour du Grand barrage de la Renaissance ont une nouvelle fois échouées.
L'Egypte et l'Ouganda ont signé un mémorandum d'entente sur un partage de renseignements militaires, les autorités ougandaises ont-elles annoncées alors que les tensions montent autour de la question du méga-barrage construit par l'Ethiopie sur le Nil.
Ce texte, signé mercredi soir par le chef du renseignement militaire ougandais Abel Kandiho et le numéro deux du renseignement militaire égyptien, le général Sameh Saber El-Degwi, prévoit que les deux agences échangent des renseignements notamment "pour combattre le terrorisme", a indiqué à l'AFP un porte-parole ougandais du ministère de la défense, Deo Akiiki.
"Etant donné que l'Ouganda et l'Egypte partagent le Nil, la coopération entre les deux pays est inévitable car ce qui affecte les Ougandais affectera l'Egypte d'une manière ou d'une autre", a déclaré Sameh Saber El-Degwi, cité dans un communiqué de l'armée ougandaise.
Cette entente entre deux pays traversés par le Nil intervient dans un contexte de vives tensions entre l'Egypte et le Soudan d'une part, et l'Ethiopie d'autre part au sujet d'un méga-barrage construit par Addis Abeba.
Ces dernières semaines, l'Egypte a multiplié les mises en garde au sujet du "Grand barrage de la Renaissance" (GERD) construit dans le nord-ouest de l'Éthiopie, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc dans la capitale soudanaise Khartoum pour former le Nil. L'Ouganda est traversé par le Nil blanc.
Le président Abdel Fattah al-Sissi a répété mercredi à ses "frères éthiopiens" de "ne (pas) toucher à une goutte de l'eau de l'Egypte parce que toutes les options sont ouvertes", après que l'Ethiopie a annoncé qu'elle allait poursuivre le remplissage du GERD.
Depuis le début des travaux du barrage en 2011, l'Egypte et le Soudan voulaient un accord tripartite sur le fonctionnement du barrage avant que le remplissage ne commence. Aucun accord n'a été trouvé et l'Ethiopie considère que le remplissage fait partie intégrante de la construction du barrage et ne peut être retardé.
Addis Abeba affirme que l'énergie hydroélectrique produite par le barrage est vitale pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d'habitants. Mais l'Égypte, qui dépend du Nil pour environ 97% de son irrigation et son eau potable, considère le barrage comme une menace pour son approvisionnement en eau. Le Soudan, de son côté, craint que ses propres barrages ne soient endommagés si l'Ethiopie procède au remplissage complet du GERD, si aucun accord ne puisse être trouvé.
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