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Centrafrique : 14 groupes armés pour un seul territoire

République Centrafricaine

Chacun maitrisant une partie plus ou moins importante du territoire centrafricain, quatorze groupes armés sont parvenus à conclure avec les autorités de Bangui un accord de paix, paraphé mardi à Khartoum.

Depuis la chute du président François Bozizé en 2013, qui a marqué le début d’une profonde crise en Centrafrique, ces groupes contrôlent environ 80% du territoire, où une mission de l’ONU (Minusca) et l’armée tentent d’empêcher les violences quotidiennes.

Deux influents groupes de l’ex-Séléka

Officiellement, la coalition de la Séléka (alliance en langue locale), à l’origine de la chute de François Bozizé, a été dissoute en 2013. Mais deux groupes armés créés par d’ex-généraux de la Séléka ont aujourd’hui une grande influence: le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC).

Le FPRC, dirigé politiquement par Noureddine Adam et militairement par Abdoulaye Hissene, tous deux sous sanctions de l’ONU, est basé dans le nord du pays, à Birao et Ndele. L’influence du groupe s‘étend jusqu’au centre du pays (de Kaga Bandoro à Bria), région riche en ressources minières.

L’UPC, emmené par Ali Darassa, est lui basé dans le centre, à Alindao et Bambari. Jusqu’en 2017, le FPRC et l’UPC combattaient pour le contrôle du centre de la Centrafrique. Ils sont alliés depuis octobre 2017, période à laquelle ils ont signé un accord de cessation des hostilités à Ippy.

Un troisième ex-général de la Séléka garde une influence notable: le Tchadien Mahamat Al-Khatim, qui a créé en 2015 le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC). Allié du FPRC et de l’UPC, le MPC est installé à Kabo et le long de la frontière tchadienne, dans le nord du pays.

Groupes antibalaka épars

Les milices antibalaka, créées en 2013 en réaction à la prise de Bangui par la Séléka en s’autoproclamant d’“autodéfense”, sont aujourd’hui divisées en deux branches.

L’une est emmenée par Patrice-Edouard Ngaïssona, l’ancien “coordinateur” des milices, toujours influent, qui a été transféré à la Cour pénale internationale (CPI) début janvier. M. Ngaïssona est réputé proche de l’ex-président François Bozizé en exil.

L’autre branche dépend de Maxime Mokom (sous sanctions américaines) qui a créé une alliance avec des groupes de l’ex-Séléka en 2015 en signant les accords de Nairobi.

Cette alliance conclue de façon opportuniste pour assurer aux signataires le contrôle d’un large territoire, comprenait aussi le groupe armé Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique (RPRC), un petit groupe armé basé à Bria.

D’autres petits groupes locaux

Dans l’ouest et le nord-ouest du pays, d’autres petit groupes armés à l’influence locale, composés de quelques centaines de combattants tout au plus, sont installés sur les couloirs de transhumance de bétail, aux frontières du Tchad et du Cameroun.

Parmi ceux-ci, se trouve le groupe armé Retour, réclamation et réhabilitation (3R), créé en 2016 par Abass Sidiki dans la préfecture de Nana-Mambéré.

Les groupes Révolution justice (RJ), le Mouvement national pour la libération de la Centrafrique (MNLC) de l’ex-officier de la Séléka Ahmat Bahar, ou encore le Front démocratique du peuple centrafricain (FPDC) sont aussi présents dans la zone, riche en or et diamants.

>>> LIRE AUSSI : Centrafrique : un accord de paix obtenu à Khartoum AFP

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