Rapprochement avec le Soudan : Human Rights Watch interpelle les Etats-Unis

L’ONG américaine de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, a mis en garde les Etats-Unis d’Amérique sur leur projet de retirer le Soudan de sa liste des pays soutenant le terrorisme.

Pour le groupe de surveillance basé à New York, cette décision risque de détériorer davantage la situation des droits de l’homme au Soudan. Human Rights Watch rappelle notamment à Washington que Khartoum continue de bafouer les droits fondamentaux de l’homme, les forces de sécurité attaquant régulièrement des civils et ouvrant le feu sur des manifestants pacifiques.

C’est pourtant l’une des conditions sine qua none des Etats-Unis avant toute normalisation des relations avec le Soudan, du moins, officiellement. Dans son communiqué publié ce mercredi, la porte-parole du département d’Etat américain Heather Nauert écrit que son pays est prêt à “lancer le processus” pour retirer le Soudan de sa liste noire des Etats qui soutiennent le terrorisme, à condition qu’il poursuive ses réformes démocratiques.

Par réformes, les Etats-Unis entendent “la coopération antiterroriste”, le respect des droits de l’homme et des libertés de religion et de la presse, ou encore “l’accès humanitaire”. Si ces progrès sont constatés, le retrait de la liste noire pourrait alors se concrétiser, a précisé le Département d’Etat américain.

Le Sudan figure depuis 1993 sur la liste noire des Etats-Unis qui l’accusent de soutenir le “terrorisme”. Le fondateur d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, avait vécu dans le pays entre 1992 et 1996. Le pays nord-africain a par ailleurs écopé de sanctions économiques qui ont durement fragilisé son économie.

Depuis octobre 2017, cependant, Washington et Khartoum ont opéré un rapprochement qui a débouché sur la levée partielle des sanctions américaines. Mais, pour les autorités soudanaises, la suppression des sanctions liées au “terrorisme” est le seul gage d’une reprise effective de l‘économie.