Madagascar
Et c’est reparti pour de nouvelles vagues de contestations sur la grande île. Des travailleurs (fonctionnaires surtout), suite à l’appel de la plateforme Solidarité syndicale de Madagascar, ont encore battu le pavé à Antananarivo.
Ils officient aux ministères de la Fonction publique, de l’Education nationale, des Postes, ou encore de l’Agriculture, etc. Ils ont tous un point en commun ; la colère. Réunis en différents groupes, ils ont fait clairement connaître leurs préoccupations. Cependant, aussi diverses qu’elles soient, ces revendications ont le même socle ; le rejet sans condition du nouveau gouvernement d’union nationale.
Criant à pleins poumons dans son mégaphone, Barson, le secrétaire général de Solidarité syndicale de Madagascar, laisse entendre sa colère : ‘‘allons-y camarades ! Ça fait 58 ans que les salariés souffrent, il est temps d’améliorer les conditions de travail à Madagascar. Nous réclamons l’application du droit du travail.’‘
Et le syndicaliste d’insister sur la durabilité de la galère que vivent les travailleurs Malgaches : ‘‘ça fait 58 ans qu’on a notre indépendance, mais jusqu‘à maintenant, la condition des travailleurs malgaches se dégrade de jour en jour !’‘
Randria Falitsialonina, le président du syndicat des contrôleurs du travail, revient sur la désillusion des travailleurs. Ces derniers avaient cru au changement, suite aux violentes manifestations du 21 avril de cette année.
‘‘Nous, syndicalistes, avons lutté avec les politiciens place du 13-Mai. Mais si eux ont eu leur place au gouvernement, ils ont laissé de côté nos revendications !’‘, s‘énerve-t-il.
Pour sa part, Marion Bevazaha, le secrétaire général du syndicat du ministère de la Population, explique avec détails la situation vécue par les contestataires :
Ces interférances politiciennes qui fâchent
‘‘Même si chaque ministère possède ses propres revendications, aujourd’hui nous voulons montrer que nous sommes encore tous unis pour une même cause, à savoir l’alignement des grilles indiciaires. Ça veut dire l’uniformisation du statut des fonctionnaires et des salaires.’‘
Et l’homme de déplorer ce que d’aucuns qualifieraient de manque de lisibilité de la part du gouvernement : ‘‘c’est pour ça que nous les techniciens, nous voulons être représentés au niveau du gouvernement afin que nos revendications soient prises en compte. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Car il n’y a que des politiciens et ce n’est pas primordial pour eux.’‘
Aux dernières nouvelles, des tractations se font dans les coulisses. Il s’agit ici de désigner cinq représentants issus des syndicats. Ces derniers pourraient avoir des discussions directes avec Christian Ntsay, le nouveau Premier ministre malgache. But de cette manœuvre, éviter les interactions entre politiques et syndicats, mais surtout, les interférences des politiciens dans les milieux syndicalistes.
A titre de rappel, le 21 avril dernier, des violents affrontements avaient opposé les forces de l’ordre à des syndicalistes à Antananarivo. Trois syndicats s‘étaient particulièrement illustrés ce jour-là, se heurtant avec véhémence aux hommes en tenue ; Tiako i Madagasikara (TIM), Miaraka amin’ny prezida Andry Rajoelina (MAPAR) et Malagasy miara-miainga (MMM).
Ces échauffourées ont fait au moins un mort et 16 blessés, selon la version officielle. Mais pour sa part, l’opposition avait présenté un autre bilan, parlant de quatre morts.
01:07
G20 : manifestations pour un cessez-le-feu à Gaza et la rupture avec Israël
01:16
Mozambique : le gouvernement interdit les manifestations post-électorales
01:00
No Comment : des Péruviens réclament justice et disent non à l'APEC
00:58
COP29 : des activistes demandent un cessez-le-feu à Gaza
00:48
Mozambique : au moins 3 morts après les heurts avec la police
01:04
Mozambique : la violence s'intensifie, au moins 18 morts depuis le scrutin