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Kenya : des ambassades occidentales enjoignent Odinga de reconnaître l'élection de Kenyatta

Kenya

Alors que l‘épilogue de la crise politique au Kenya semble encore loin, les ambassades occidentales ont tenté au cours du week-end de concilier les parties en conflit. Mais leur discours est diversement interprété par les camps Odinga et Kenyatta.

Onze ambassades occidentales – Finlande, Norvège, Danemark, Australie, France, Pays-Bas, Suède, Canada, Allemagne, Royaume-Uni et États-Unis – ont publié une déclaration commune exhortant les principaux camps politiques au Kenya à faire des efforts pour mettre un terme à la crise politique.

À Raila Odinga, principal opposant, les diplomates demandent d’accepter l‘élection d’Uhuru Kenyatta, tandis que ce dernier et son gouvernement sont priés de respecter les droits humains et les décisions de justice.

“Nous sommes profondément préoccupés par les développements politiques récents au Kenya. Le gouvernement et l’opposition ont tous deux pris des mesures qui ont miné les institutions du Kenya et provoqué des divisions parmi les citoyens”, écrivent-ils, précisant néanmoins qu’ils ne veulent pas s‘ériger en donneurs de leçons. “Nous ne voulons pas dicter aux Kényans comment gérer leurs affaires”.

Odinga vent debout, le gouvernement applaudit

Visiblement pas assez pour en convaincre Raila Odinga qui s’est fait “investir” comme le “président du peuple” le 29 janvier, malgré les injonctions du gouvernement et de la communauté internationale. Dimanche, face à ses partisans dans un quartier de la capitale Nairobi, le patron de la Nasa a sermonné les pays occidentaux qu’il accuse d‘être à la solde du gouvernement.

“Nous voulons leur dire en termes clairs que le Kenya est un pays indépendant et que les problèmes du Kenya seront résolus par les Kényans eux-mêmes. Ils ne peuvent être que des observateurs”, a-t-il martelé, réitérant ses propos d’il y a quelques mois selon lesquels, “en approuvant les élections du 26 octobre, les pays occidentaux servent leurs propres intérêts”.

Mais du côté de la majorité présidentielle, le message des diplomates occidentaux est un soutien de plus à l‘élection d’Uhuru Kenyatta comme “président légitime” du Kenya.

Le secrétaire général du parti du Jubilee, Raphael Tuju, le chef de l’Assemblée nationale Aden Duale et le président de la Cour suprême ont déclaré que la déclaration commune des diplomates confirmait dès lors qu’il n’y avait pas de place pour un “président du peuple”.

Le barreau entre dans la danse

Les tensions entre gouvernement et opposition ont de nouveau ressurgi dans la foulée de l’inauguration simulée de Raila Odinga le 29 janvier. Plusieurs députés de l’opposition ayant participé à la cérémonie ont été arrêtés et le conseiller du chef de l’opposition, Miguna Miguna, a été déporté en dépit de cinq ordres de justice pour qu’il soit traduit devant la Cour et libéré sous caution.

Par ailleurs, les principales de chaînes de télévision privées du pays ont été suspendues pour avoir couvert la cérémonie. Là aussi, le gouvernement a violé les injonctions de la justice de rétablir la diffusion de ces chaînes.

Dimanche, le Barreau du Kenya a annoncé que ses membres tiendront une manifestation le 15 février pour protester contre l’incapacité du gouvernement à obéir aux ordres des tribunaux.

“Il ne fait aucun doute que notre pays fait face aujourd’hui au plus grand défi à la primauté du droit avec la violation des droits et le mépris audacieux des ordonnances de l‘État et des fonctionnaires”, a déclaré le président du Barreau du Kenya, Isaac Okero dans la déclaration.

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