Anarchie dans le milieu du transport en Côte d'Ivoire : l'autorité du ministre remise en question

La députée de la commune de Koumassi (commune d’Abidjan), Traoré Adjaratou, s’est exprimée sans langue de bois devant le ministre ivoirien des Transports, Gaoussou Touré. Pour l’honorable, l’anarchie dans le milieu des transports privés ivoirien laisse penser qu’il y a un manque de contrôle des autorités de tutelle sur le secteur.

Le transport privé en Côte d’Ivoire fait face à de nombreuses insuffisances : il est caractérisé par “l’informel, le désordre, le racket et la corruption à grande échelle, le mauvais traitement et l’humiliation dont sont l’objet les usagers”. Voici autant de points négatifs qu’a tenu à relever la députée de la commune de Koumassi, à Abidjan, lors d’une séance de questions – réponses avec le ministre des Transports, Gaoussou Touré, à l’hémicycle.

La députée ivoirienne s’est insurgée contre l’apparente impuissance des autorités de tutelle dans le milieu dont le sinistre ne souffre d’aucun doute. Ses inquiétudes et ses appréhensions, l’honorable les a traduites par des questions dont nous vous en proposons quelques unes.

• Quelle est l’évaluation faite par le gouvernement sur l’organisation du secteur du transport routier en général et plus particulièrement du transport privé à Abidjan et les mesures concrètes et appropriées envisagées ?
• Comment les syndicats du secteur du transport sont créés et selon quel mode opératoire fonctionnent-ils ?
• Comment juguler la recrudescence des violences dans le milieu des transports en milieu urbain ?
• Quelles relations le ministère des Transports et le ministère de l’Intérieur ont dans la gestion de l’environnement des transports ?
• Qu’est-ce qui justifie l’existence de certaines auto-écoles non conventionnelles, sous équipées et incompétentes dans la formation des candidats au permis de conduire ?
• Quelles sont les raisons qui fondent la détention du permis de conduire par certains conducteurs qui n’ont jamais été dans une auto-école ?

La riposte du ministre des Transports

Pour le ministre ivoirien, s’il est vrai que les transports privés nécessitent encore des réfontes, il faut tout de même admettre que beaucoup a été fait depuis sa prise de fonction en 2012. Articulée autour de 10 axes principaux, sa politique de restructuration a notamment permis la révision de tous les textes en vigueur au niveau du transport routier, la construction d’infrastructures de transport moderne et fonctionnels, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan national stratégique de la fluidité routière, l’amélioration de la fluidité urbaine, la modernisation et l’automatisation du contrôle de la visite technique…

Parlant des fraudes sur le permis de conduire, le ministre a fait savoir qu’une inspection poussée a permis de ne laisser en activité que les auto-écoles qui remplissent les critères en la matière. Ainsi sur les 350 auto-écoles répertoriées, seules 200 ont eu la caution du ministère pour exercer. Mieux la traçabilité des impétrants est désormais faite par des moyens technologiques afin de mettre un terme à la fraude, a-t-il signifié.

En ce qui concerne les syndicats qui évoluent dans un désordre sans précédent et qui sont à l’origine de nombreuses violences dans le milieu du transport, l’invité du Parlement a déclaré qu’il a été mis sur pied le Haut conseil du patronat des entreprises de transport, désormais seul interlocuteur de l’État. En additif, des mesures d’accompagnement ont été trouvées afin d’intéresser et de relocaliser les syndicalistes, appelés à Abidjan “Gnambros”. A ce propos 400 jeunes ont été formés afin d’être propriétaires de leur taxi.