Egypte
Des dizaines de milliers d'Egyptiens sont descendus dans la rue vendredi pour apporter leur soutien aux Palestiniens à Gaza, dont quelques milliers sur l'emblématique place Tahrir du Caire, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Au 14e jour de la guerre meurtrière entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, des rassemblements ont lieu dans la plupart des villes d'Egypte, ont rapporté des médias locaux.
Sur la place Tahrir, ils ont scandé "Pain, liberté, Palestine arabe" et "Le peuple veut la chute d'Israël", détournant les deux principaux slogans de la "révolution" de 2011 qui a renversé le président Hosni Moubarak.
La police a dispersé les manifestants de la place vers les rues environnantes, selon un journaliste de l'AFP.
"Au total, 17 personnes ont été arrêtées à Abdeen", un quartier du Caire, "et 26 sur la place Tahrir" a rapporté sur Facebook Khaled Ali, avocat des droits humains.
Manifester est habituellement illégal en Egypte mais mercredi, le président Abdel Fattah al-Sissi avait évoqué devant le chancelier allemand Olaf Scholz des "millions" d'Egyptiens prêts à sortir dans les rues s'il leur demandait.
Ses partisans avaient aussitôt appelé à des défilés vendredi pour lui donner "mandat" face à la crise qui risque d'embraser le Moyen-Orient. L'Egypte, qui a accueilli de nombreux dirigeants étrangers ces derniers jours, est le seul pays à avoir une frontière avec la bande de Gaza, à l'exception d'Israël.
C'est via son territoire et le terminal de Rafah que l'aide humanitaire pour les 2,4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants, doit transiter. Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, s'est rendu vendredi au poste-frontière de Rafah pour tenter d'accélérer l'entrée des convois, toujours bloqués.
- "Paix" -
M. Sissi a convoqué pour samedi un "sommet pour la paix" auquel sont invités tous les pays souhaitant participer aux discussions pour tenter d'aller vers un cessez-le-feu.
Mais dans le plus peuplé des pays arabes, les manifestations sont à double tranchant pour le pouvoir, analyse pour l'AFP Moustafa Kamel al-Sayyed, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire, susceptibles de nourrir la contestation contre le régime.
Les cortèges, couverts en direct par les médias proches du pouvoir sont "l'expression des sentiments de solidarité avec le peuple palestinien accompagnée de slogans qui expriment le soutien au président Sissi et lui donnent une autorisation à faire ce qu'il veut pour protéger la sécurité nationale de l'Egypte", explique-t-il.
Mais les manifestants de la place Tahrir - un site non inclus parmi les points de rassemblements autorisés - ont crié: "On donne mandat à personne, ici, c'est une vraie manifestation".
Même son de cloche à la mosquée Al-Azhar, siège de la plus haute autorité de l'islam sunnite, où la foule a scandé --après la prière des morts pour les plus de 4.100 Palestiniens tués par des bombardements israéliens-- "Israël terroriste" et "Où est l'armée des arabes?".
Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis l'incursion sanglante des hommes du Hamas le 7 octobre, en majorité des civils le jour même de l'attaque.
En 2013, Abdel Fattah al-Sissi, alors ministre de la Défense, avait déjà demandé "mandat" au peuple pour en finir avec les Frères musulmans, dont il venait de renverser le président, Mohamed Morsi.
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