Bénin
Le président béninois Patrice Talon a durci le ton mercredi, promettant de poursuivre et de punir les responsables des violences pré-electorales qui ont éclaté dans le centre du pays, au lendemain de sa réélection avec plus de 86% des voix.
"On a atteint des proportions inacceptables (de violence, ndlr) dans la République et nous allons tout faire pour que cela ne se répète plus jamais", a mis en garde Patrice Talon au terme de la visite d'un hôpital où il a rencontré des membres des forces de l'ordre blessés et promis "d'identifier les instigateurs" des manifestations.
Des violences ont éclaté la semaine dernière dans plusieurs communes du centre du pays, fief de l'ancien président Thomas Boni Yayi, et des manifestants avaient dressé des barrages sur les routes principales, coupant la circulation du Sud vers le Nord.
Des manifestations sanglantes
Les manifestants, qui dénonçaient l'absence d'une opposition crédible au scrutin de dimanche ont été délogés par les forces de l'ordre et les militaires par des gaz lacrymogènes puis des tirs à balles réelles.
"21 personnels des forces de défense et de sécurité ont été blessés par balles", a affirmé le ministre de l'Intérieur Sacca Lafia, sans mentionner aucune victime civile. Deux personnes sont mortes par balles, et cinq personnes ont été blessées à Savè, selon un décompte de l'AFP.
"Le pire est derrière nous", a promis Patrice Talon, qui a affirmé que les violences n'avaient fait aucune victime "parmi les assaillants".
"Nous allons oeuvrer ensemble à réparer ce qui ne va pas, à instaurer un climat de stabilité, de sécurité et de paix afin que ce genre de choses n'arrive plus jamais", a-t-il prévenu, devant la presse.
Réélu avec 86% des voix
Mardi soir, la Commission électorale a annoncé sa victoire avec plus de 86% des voix, face à Corentin Kohoué (2,3% des voix) et Alassane Soumanou (11,29%), deux anciens députés quasiment inconnus des électeurs.
Le taux de participation s'élève officiellement à 50,17%, malgré les déclarations des observateurs qui annonçaient une participation "faible". L'opposition, empêchée de participer à ce scrutin qu'elle a appelé à boycotter, a accusé Alassane Soumanou et Corentin Kohoué d'être des "faire-valoir" du président Talon.
Les États-Unis ont appelé mercredi sur Twitter le pouvoir "à tenir des consultations (...) afin de s'assurer que les élections futures soient compétitives et inclusives".
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