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17 ans après la guerre civile, l'Angola face au défi du déminage

Angola

Michel Santos, envoyé spécial d’Euronews en Angola

Dix-sept ans après la page sombre de la guerre civile en Angola, le pays espère définitivement se débarrasser des mines qui continuent de croupir dans les tréfonds de certaines provinces. Mais entre la réticence des bailleurs internationaux et la crise économique dans le pays, l’initiative est en perte de vitesse.

Les mines et les engins explosifs pourraient bientôt relever du passé dans deux provinces angolaises : Huambo et Malange. Le responsable des échanges et de la coopération de la Commission angolaise de déminage (CNIDAH) est confiant que d’ici trois mois, il y aura un consensus entre les opérateurs et que cette information sera officialisée. Pour le CNIDAH, il n’y a plus de mines identifiées dans ces provinces.

“Bientôt, nous déclarerons les provinces de Malange et Huambo libres de toute mine connue. Nous pensons que dans trois mois, le travail sera terminé”, promet Adriano Gonçalves, responsable de la structure.

Une bonne nouvelle à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux mines terrestres et de la Journée angolaise de la paix, qui marque le 17e anniversaire de la fin d’une guerre sanglante. Mais il y a des incertitudes. Récemment, le manque de fonds a presque forcé certains opérateurs à mettre fin à leurs activités dans le pays. Plusieurs bailleurs de fonds ont cessé leur financement ces dernières années. Bien que certains opérateurs disent que l’atmosphère est beaucoup plus positive et qu’il existe une volonté d’aide de la part des institutions internationales, le CNIDAH est plus sceptique.

“Nous continuons à travailler au déminage des champs de mines terrestres, mais nous travaillons à un niveau moins intense qu’auparavant”, admet M. Gonçalves. L’engagement pris dans le Traité d’Ottawa de mettre fin aux mines terrestres en 2025 est dès lors en jeu. “Si nous voulons atteindre cet objectif, nous aurons besoin d’environ 300 millions de dollars pour nettoyer les zones, soit 1220 zones connues”, a-t-il ajouté.

Un frein pour le développement économique

En plus des victimes, qui sont estimées entre 60 et 90 000, et du fait que certaines ONG comme “Maginternational “soutiennent qu’il y a encore des incidents signalés chaque semaine, ces engins explosifs empêchent le développement de l‘économie et sa diversification, surtout dans un pays dépendant du pétrole. On estime qu’en Angola, il y a une zone minée de 105 km2… une superficie plus grande que celle de Lisbonne. Toutes les personnes présentes sur le terrain pour déminer les champs peuvent expliquer comment se déroule le déminage.

“L’histoire du conflit en Angola est très complexe. Ce fut une guerre de 27 ans menée par plusieurs factions. Il y a une ordonnance très diverse que nous trouvons dans plus de 24 pays. Travailler en Angola peut être l’un des environnements les plus difficiles au monde ”, explique Ralph Legg, responsable du programme Halo Trust, également engagé dans le déminage en cours en Angola.

Dix-sept ans après la guerre, il y a déjà des générations qui ne savent pas ce que signifie vivre dans un conflit. Mais les mines terrestres sont encore une cicatrice vivante dans un pays qui rêve d’offrir un avenir meilleur à ses enfants. Et la question est maintenant de savoir s’il atteindra l’objectif d‘éradiquer les mines terrestres d’ici 2025.

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