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Rétro 2018 : ces petites déclarations qui vous ont dérouté

Rétro 2018 : ces petites déclarations qui vous ont dérouté

Afrique

2018 se referme dans quelques jours. Dans une année écartélée entre crises politiques, événements d’envergure et autres polémiques, il y a tout de même quelques petites phrases qui n’ont pas pu passer inaperçues.

Mi-janvier 2018. Le président américain Donald Trump qui marque sa première année à la Maison Blanche est le premier à attirer l’attention à travers des propos qui ont fait l’effet d’une bombe aux quatre coin du monde. Au cours d’une réunion avec des parlementaires à la Maison Blanche, il aurait traité Haïti et les pays africains de « pays de merde ».« Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici (aux Etats-Unis) ? », se serait-il interrogé. Le milliardaire américain s’est défendu d’avoir tenu de tels propos ; mais pas suffisant pour calmer la colère des pays indexés dans ce propos et une partie de la communauté internationale.

Donald Trump, souvent accusé de ne pas intégrer l’Afrique à sa politique internationale semble ne pas encore avoir trouvé la bonne méthode, même quand il voudrait s’y intéresser. En août, il remet le couvert avec des propos vigoureusement dénoncés par la diplomatie sud-africaine. « J’ai demandé au secrétaire d‘État @SecPompeo d‘étudier de près les saisies de terre et de fermes, les expropriations et les meurtres de grande ampleur de fermiers en Afrique du Sud ». Le président américain faisait ainsi référence à la politique d’expropriation du gouvernement sud-africain, visant à redistribuer les terres du pays aux Noirs, sans compensation financière pour les fermiers blancs.

25 septembre. Revoici Donald Trump, à la tribune de l’ONU. Cette fois, pour un discours qui a séduit nombre de capitales africaines. Alors que quelques semaines auparavant la Cour pénale internationale (CPI) avait évoqué l‘éventualité d’ouvrir une enquête sur les crimes de guerre en Afghanistan, le président américain a dit tout le bien qu’il pensait de l’institution. “Les Etats-Unis n’apporteront aucun soutien ou reconnaissance à la CPI”, qui “revendique une juridiction quasi universelle sur les citoyens de tous les pays en violation des principes de justice, d‘équité”, avait-il martelé. “Nous n’abandonnerons jamais la souveraineté américaine à une bureaucratie mondiale non élue et irresponsable”, avait-il ajouté, rappelant que la Cour n’a aucune compétence pour initier des poursuites contre son pays. Les Etats-Unis n‘étant pas signataire de la Charte de Rome, fondatrice de la CPI. Inutile de décrire la satisfaction rencontrée par les détracteurs de la CPI sur le continent, où elle est accusée d‘être un instrument impartial dirigé contre les dirigeants africains.

Mais il n’y pas eu que Donald Trump et ses tirades qui ont dérouté les observateurs de l’actualité africaine en 2018. Rappelons-nous, l’ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe, forcé à la démission en novembre 2017. Après ce coup d’Etat déguisé, le héros de l’indépendance zimbabwéenne était resté peu bavard jusqu’aux… élections générales. A la veille de ce scrutin qui mettait en scène son successeur Emmerson Mnangagwa – membre du Zanu-PF et son ancien vice-président par qui est arrivée sa chute – et Nelson Chamisa, jeune leader du Mouvement pour le changement démocratique, Robert Mugabe a fait son choix. “Je ne peux pas voter pour ceux qui m’ont mal traité”. “Je ne peux pas voter pour le Zanu-PF”, le parti au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980, a expliqué l’ex-chef de l’Etat et ancien président du Zanu-PF. “Qui reste-t-il ? Chamisa”, avait-il affirmé sous les rires de l’assistance venue l‘écouter dans sa luxueuse résidence de Blue Roof à Harare.

Dans une autre élection, cette fois au Cameroun, les candidats ont su cristalliser l’attention de leurs militants par des slogans et refrains de campagne. Difficile de passer à côté du controversé et pratique slogan du président-candidat Paul Biya, « la force de l’expérience » dont la version anglaise « The force of the experience » a été au cœur de nombreux débats. Que dire alors du fameux pénalty de son adversaire Maurice Kamto qu’il reprenait à chacun de ses meetings. D’ailleurs, au lendemain de l‘élection, le candidat du MRC s‘était empressé de déclarer « j’ai reçu mission de tirer le penalty, je l’ai tiré et je l’ai marqué ». « Quand bien même vous marquez un penalty, vous ne gagnez pas forcément le match à la fin », avait aussitôt rétorqué le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, lui demandant en creux, d’attendre les résultats officiels de la présidentielle du 7 octobre.

Chez le voisin congolais, c’est l‘économie du pays qui continue d’inquiéter les populations. Depuis la chute des cours du brut, la République du Congo vit en effet d’une dégringolade économique qui a des ramifications dans la sphère sociale : grèves, retards dans le paiement des salaires… Mais pour le chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso, il en faut plus pour anéantir son pays. Dans son discours à la veille des comémorations de l’indépendance le 15 août, il a assuré que « le congo est bien loin de la banqueroute », au regard des avancées dans les négociations avec le Fonds monétaire international. Un discours qui a surpris à Brazzaville, d’autant que les portefeuilles et le panier de la ménagère restent encore bien vides dans nombre de foyers.

Autre destination, la Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens ont été ahuris par une des habitudes de leur ministre de l’Education, Kandia Camara. Selon sa fille, la ministre aurait du mal avec les papiers toilette fabriqués en Côte d’Ivoire. Aïda Camara, assistante juridique à Philadelphie, aux Etats-Unis, l’a révélé alors qu’elle participait à « The Wendy Williams Show », un talk-show diffusé sur plusieurs chaines américaines dont la Fox. A la question « comment dire non à ma famille ? » qui lui a été posée, la jeune dame a raconté comment à chaque voyage en Côte d’Ivoire, elle devait emporter de nombreux cadeaux pour son entourage. « Chaque fois que je retourne en Côte d’Ivoire, je rapporte à ma famille des colis comme du papier toilette, du parfum, des bijoux », a-t-elle avancé. « Le pire, c’est ma mère. L’année dernière, j’ai dû lui ramener une valise de papier hygiénique », a-t-elle ajouté. Deux phrases qui ont suffit à générer un énorme buzz sur les réseaux sociaux ivoiriens.

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, lui, a dû affronter une polémique qui lui colle à la peau depuis des mois. A Abuja, il se raconte en effet que l’ancien général serait mort à l’issue de son long séjour médical à Londres en 2017, et qu’il aurait été remplacé par un clône. A quelques mois de la présidentielle de février au Nigeria, c’est une rumeur qui ne fait pas forcément l’affaire du président Buhari, candidat à sa propre succession. En marge de la 24e Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) à laquelle il participait en Pologne, le 2 décembre, le président a brisé le silence à ce sujet. “C’est le vrai moi, je vous assure. Je vais bientôt célébrer mon 76e anniversaire et je continuerai à bien me porter”, a-t-il lancé. “Beaucoup de gens espéraient que je sois mort à cause de mes problèmes de santé”, a-t-il poursuivi, qualifiant ceux qui répandaient ces rumeurs d’“ignorants” et d’“impies.

Et voilà Ahmad Ahmad, le président de la Confédération africaine de football qui s’invite dans cette liste de déclarations controversées. Le Malgache ne s’est pas que contenté de retirer l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun, il a aussi entrepris de décaler les CAN 2021 et 2023, initialement confiées à la Côte d’Ivoire et à la Guinée. “On a pris cette décision : décalons. Parce qu’on a vu aussi que même la Côte d’Ivoire ne sera pas prête pour 2021. Pour arranger les choses de manière vraiment humaine, décalons toutes les CAN, donnons plus de chance au Cameroun, plus de temps, pour qu’il réalise les infrastructures”, a expliqué le président de la CAF dans un entretien avec la chaine Afrique Media TV le 3 décembre. Sauf que depuis, c’est le branle-bas dans le football africain. Il faut d’abord trouver un organisateur pour la CAN 2019. Le Maroc pressenti pour accueillir la compétition a finalement décidé de ne pas poser sa candidature. Le pays hôte de la CAN, prévue du 15 juin au 13 juillet, sera connu le 9 janvier.