Rwanda
Un imbroglio sur lequel le site Jeune Afrique lève un coin de voile. Si jusque-là l’opposante rwandaise Victoire Ingabire a confié n’avoir jamais demandé la clémence du président rwandais Paul Kagame, une lettre signée de son nom à laquelle le site d’informations dit avoir eu accès vient témoigner du contraire.
Dans cette lettre datée du 25 juin et destinée au chef de l’Etat rwandais, rapporte Jeune Afrique, la présidente du FDU-Inkingi écrit : “Par la présente, je vous écris pour demander pardon et solliciter ma sortie de prison”, entame-t-elle.
“Lors de ma période passée en prison, qui équivaut au temps écoulé depuis que je suis revenue dans mon pays, j’ai eu le temps d’en voir les progrès […]. Chacun devrait vouloir unir ses forces avec le reste de la communauté pour construire la société rwandaise”, a-t-elle ajouté, s’engageant à « travailler avec tous les Rwandais pour développer [leur] pays de manière paisible ».
Une requête a favorablement répondu, le 14 septembre le ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye. “…j’ai l’honneur de vous informer que le président de la République a accepté de vous accorder sa grâce portant sur la partie résiduelle de la peine d’emprisonnement”, a-t-il écrit dans une lettre également consultée par le média.
La menace de Kagame
Ces nouvelles informations viennent probablement lever le trouble sur les circonstances de la libération de l’opposante, le 14 septembre. En effet, à Kigali, les observateurs de la vie politique s‘évertuaient à savoir les raisons qui ont poussé à sa sortie de prison, après huit années de détention pour “conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre” et “minimisation du génocide de 1994”.
Des interrogations devenues persistantes d’autant que Victoire Ingabire a confié à plusieurs médias dont la BBC et le site d’informations allemand DW, que sa libération n’avait rien à voir avec une demande de pardon et qu’elle était prête à poursuivre son combat pour la liberté d’expression et l’ouverture de l’espace politique au Rwanda.
Ses propos avaient irrité le président rwandais qui lui a adressé une réponse en règle au Parlement, lors de l’investiture des nouveaux députés, le mercredi. “L’autre jour, après avoir accordé la grâce présidentielle aux prisonniers, parmi lesquels nos soi-disant stars politiques, quelqu’un a dit que, de sa part, il n’y a jamais eu cette demande de pardon et que même sa libération était la suite d’une pression quelconque. De la pression ici ? Continuez dans ce sens, on peut te rejeter en prison. Si tu veux qu’on te prouve qu’il ne s’agit pas d’une pression, on le fera. Tu te retrouveras encore là. Ou encore, tu prends le chemin de l’étranger et tu te retrouveras à vadrouiller sans but. Le Rwanda a traversé une histoire douloureuse, personne ne saura nous intimider. À bon entendeur, salut ! “, a-t-il lancé.
Contactée par Jeune Afrique, Victoire Ingabire a refusé de commenter cette nouvelle polémique.
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