La Mauritanie et l’UE ont signé, jeudi à Nouakchott, un partenariat afin de contrôler la vague de migration vers les îles Canaries. Ce territoire espagnol est devenu l'objectif stratégique des clandestins qui visent l'Europe.
Mauritanie : 210 millions d'euros de l'UE contre l'immigration clandestine
« La route entre la Mauritanie et les îles Canaries est l’une des plus meurtrières et des plus dangereuses à emprunter. Les ne se comptent plus. Il y a beaucoup de tragédies le long de cette route. Combattre les passeurs, c’est sauver des vies. Beaucoup de ces personnes se lancent dans un voyage dont ils n’atteignent jamais la destination visée. C’est pourquoi il est d’une importance cruciale que nous renforcions notre partenariat et que nous appuyions également la gestion des frontières, la recherche et le sauvetage. » Déclare, Ylva Johansson, commissaire européenne aux affaires intérieures.
L’accord prévoit 210 millions d’euros pour la Mauritanie, afin de gérer les migrations et de lutter contre les passeurs.
"Je tiens à rassurer mes frères et sœurs, les citoyens de la Mauritanie, qui sont les premiers bénéficiaires de la signature de cet accord commun, qui est plus qu'un accord politique sans aspect contraignant" Abdessalam Ould Mohamed Saleh, Ministre mauritanien de l’économie et du développement durable.
Johansson était accompagné du ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska et du secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration, qui représentaient les 27 États membres de l’UE.
Les responsables européens ont été accueillis par le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, ainsi que par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Ahmed Mohamed Lemine, et le ministre de l’Économie et du Développement durable, Abdessalam Mohamed Saleh.
Près de 12 000 migrants et réfugiés ont atteint les îles Canaries au cours des deux premiers mois de l’année, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.
L’Espagne déploie depuis des années la police nationale et des gardes civils en Mauritanie pour aider les autorités locales à empêcher les migrants de Mauritanie, du Mali, du Sénégal et d’autres pays voisins d'embarquer pour une traversée de l'Atlantique vers l'Europe le pays.
Les conflits et l’instabilité au Sahel, aggravés par les effets du changement climatique, l’augmentation du coût de la vie et le chômage élevé des jeunes, ont poussé des milliers de personnes à embarquer sur des bateaux de pêche surpeuplés vers les îles Canaries, un tremplin vers l’Europe continentale.
Alors que des milliers de personnes ont survécu au voyage risqué, beaucoup meurent ou disparaissent en cours de route avec des restes parfois échoués de l’autre côté de l’Atlantique.
Au moins 191 migrants ont été signalés morts ou disparus cette année, sur la route des îles Canaries, selon l’Organisation internationale pour les migrations