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Congo : Denis Sassou Nguesso, une vie de Président

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Francois Mori/AP

Congo

Le président sortant brigue un 4e mandat consécutif. L’heure de la retraite n’a pas encore sonné donc pour celui que ses partisans appellent affectueusement DSN, malgré ses 77 ans dont 36 passés au pouvoir.

C’est en 1979 que l'actuel président prend les rênes de son pays, à l’époque du parti unique. Il fut battu au premier tour de la présidentielle de 1992 remportée par Pascal Lissouba. Après cinq ans de passage à vide, qu’il qualifia de "traversée de désert", il retrouve le fauteuil présidentiel, en 1997, à l’issue d’une guerre civile contre les forces de son successeur, aidé par les troupes angolaises.En 2015, il écrase la contestation et parvient à changer la Constitution de son pays, faisant sauter le verrou qui limitait à deux le nombre de mandats. Il se présente alors à la présidentielle de 2016.

Un homme soupire en attendant pendant des heures un train de marchandises pour parcourir 18 km, dans le département du Pool. "Nous voulons le changement. J'ai 51 ans. Quand Denis Sassou Nguesso est arrivé au pouvoir, j'avais dix ans". Mais ce Congolais devra peut-être encore patienter avant de voir son aspiration prendre forme. Pour cause, le président sortant est candidat à sa propre succession une nouvelle fois. "Ensemble poursuivons la marche vers le développement", propose-t-il à ses compatriotes.

Un programme de société qui s’articule autour de la diversification et la modernisation de l’agriculture dans son pays entre autres. Denis Sassou Nguesso dit placer la jeunesse et le développement de l'agriculture au cœur de sa campagne, jugeant "honteux" que le pays importe l'essentiel de ce qu'il consomme. "Le président reconnaît d'une certaine façon son propre échec", cingle l'activiste Franck Nzila. Du déjà vu pour ses adversaires qui lui rappellent ses slogans "autosuffisance alimentaire d’ici à l’an 2000" et "agriculture priorité des priorités", lancés il y a des décennies.

Coup KO

Mais Denis Sassou Nguesso promet un coup KO à ses adversaires dimanche. Le peuple congolais n’est pas dupe, "il n’accordera pas ses suffrages aux amateurs", déclarait jeudi Pierre Moussa, le secrétaire général du Parti congolais du travail au pouvoir devant les journalistes à Brazzaville, non sans vanter l’expérience de celui que des chefs d’Etat du continent appellent l’empereur.

La crédibilité du scrutin à venir est déjà remise en cause. Le principal parti d’opposition, Union panafricaine pour la Démocratie Sociale a d’ailleurs décidé de boycotter l’élection en raison des failles supposées liées à son organisation.

Le 2 février, l'Église catholique congolaise avait émis de "sérieuses réserves" sur la crédibilité du scrutin. Depuis, les relations entre le pouvoir et les catholiques sont tendues. Le 15 mars, la Conférence épiscopale du Congo se voyait refuser le droit d’observer les élections dans le pays. Preuve que le régime veut organiser des élections "à l’abri des regards indiscrets ?"  La conférence épiscopale du Congo veut cependant tester une application pour ordinateur et smartphone qui doit permettre de télécharger les procès-verbaux de tous les bureaux de vote pour avoir une idée en temps réel de la vérité des urnes. Mais, comme en 2016, le pouvoir pourrait décréter une coupure du réseau téléphonique et d’Internet, pour un "huis clos plus efficace".

Le climat est donc lourd à l’approche du scrutin de dimanche. "Tout le monde connaît déjà le nom du vainqueur : Denis Sassou Nguesso. Je parie qu’il s’attribuera une victoire au premier tour avec un score entre 60 et 70 %", affirme Alain Mabanckou, homme de lettres congolais installé aux Etats-Unis.

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