Soudan
Le président soudanais déchu Omar el-Béchir a donné 5 millions d’euros au groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF), a affirmé samedi un témoin durant la quatrième audience du procès de l’ex-chef de l’Etat.
Destitué par l’armée en avril après des mois de manifestations contre son régime, M. Béchir a été inculpé en août de possession illégale de fonds étrangers et utilisation frauduleuse de ces fonds.
Les autorités avaient saisi 6,9 millions d’euros, 351.770 dollars et 5,7 millions de livres soudanaises au domicile de M. Béchir. Il est accusé de les avoir illégalement acquis et utilisé et encourt plus de 10 ans de prison.
Le 31 août, M. Béchir a affirmé devant le tribunal que ces fonds étaient un reste des 25 millions de dollars données par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Ces fonds “n’ont pas été utilisés à des fins personnelles mais en tant que dons”, avait-il affirmé.
Samedi, la défense a appelé à la barre deux témoins, dont un ancien conseiller de M. Béchir, le général Yasser Bachir. Ce dernier a affirmé que le président déchu lui avait donné “5 millions d’euros” (5,6 millions de dollars) destinés aux redoutés paramilitaires des RSF.
Il a ajouté que l’argent avait été reçu par Abdelrahim Daglo, le frère de Mohammed Hamdan Daglo, chef des RSF et ex-numéro deux du Conseil militaire de transition qui avait dirigé le pays après la chute de Béchir.
“Ils ne m’ont pas donné de reçu”
“Ils ne m’ont pas donné de reçu”, a-t-il dit, précisant que M. Béchir gardait toujours sur lui la clé de la chambre où se trouvait l’argent.
“Je n’avais pas accès à la chambre”, a-t-il poursuivi, sous le regard de l’ancien président, 75 ans, qui a assisté à son audience dans une cage métallique.
Le second témoin, Abdelmoneim Mohamed, un représentant de l’Université internationale africaine basée à Khartoum, a également indiqué avoir reçu des fonds du bureau de M. Béchir pour son institution.
“Le directeur-adjoint de l’université m’a donné quatre millions d’euros, disant qu’il avait reçu cet argent de la présidence”, a poursuivi M. Mohamed.
Dans le cadre d’un revirement majeur de politique étrangère, M. Béchir a envoyé des soldats au Yémen en 2015. Khartoum a rompu ses relations avec l’Iran chiite et rejoint la coalition militaire dirigée par Ryad qui soutient le régime yéménite contre les rebelles chiites Houthis.
La prochaine audience de M. Béchir a été fixée au 14 septembre.
Après sa destitution, un Conseil souverain censé assurer la transition vers un pouvoir civil a été formé fin août au Soudan et un nouveau gouvernement a vu le jour le 5 septembre.
AFP
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