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RDC : nouvelle journée de marche contre Kabila, des tirs à balles réélles à Kisangani

RDC : nouvelle journée de marche contre Kabila, des tirs à balles réélles à Kisangani

République démocratique du Congo

Crédit photo : Monusco – Un rassemblement de personnes à Kinshasa lors des manifestations qui ont eu lieu en République démocratique du Congo (RDC) les 19 et 20 décembre 2016 (archive).

Les catholiques sont allés à la messe dimanche en République démocratique du Congo en invitant de nouveau les fidèles à sortir dans la rue après l’office contre la “dictature” et le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, malgré deux précédentes marches réprimées dans le sang.

Les autorités ont de nouveau interdit ces marches organisées après la messe à l’appel d’un collectif d’intellectuels proche de l‘église, qui a le soutien de l’influent épiscopat congolais.

Pour cette troisième initiative du Comité laïc de coordination (CLC), le dispositifs sécuritaire était nettement plus léger par rapport aux précédentes, a constaté une équipe de l’AFP à Kinshasa: pas de présence policière aux abords des églises alors que le nombre de barrières avait aussi diminué et les contrôles étaient moins sévères.

“Descendez, ouvrez le coffre”, demande rituellement un policier à un barrage avant qu’un autre vérifie la pièce d’identité, le tout sous une fine pluie qui tombe depuis la nuit.

Internet pas coupé

Les Congolais redoutaient également une nouvelle coupure internet lors de cette journée de mobilisation, comme ce fut le cas les 31 décembre et 21 janvier. A la grande surprise de tous, la connexion était normale au petit matin.

A la cathédrale Notre-Dame (nord) et dans les paroisses Saint François de Sales à Kintambo et Saint Michel à Bandalungwa (centre) les messes se déroulaient sans incident. Les marches devaient commencer après les offices.

Les deux précédentes marches à l’appel de ce “comité laïc de coordination” avaient été réprimées à balles réelles, les 31 décembre et 21 janvier. Bilan: une quinzaine de morts d’après l‘Église et les Nations unies, deux selon les autorités.

Les forces de sécurité se sont fixé cette fois-ci “l’objectif zéro mort”, selon le chef de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo.

“J’ai dit aux policiers de ne pas tirer sur la population civile”, a déclaré cet officier, visé par une plainte pour “assassinat” par les proches d’une victime de la répression du 21 janvier.

“J’espère seulement qu’il n’y aura pas des mort cette fois”, disait dès vendredi à l’AFP un haut magistrat militaire congolais.

Pourtant dès 10 heures, il est reporté des tirs à balles réelles des forces de l’ordre qui ont également fait usage de gaz lacrymogènes à Kisangani, dans le nord du pays.

La RDC interdit toute manifestation politique de l’opposition depuis les journées sanglantes de septembre 2016, quand les manifestants ont commencé à demander le départ du président Kabila à la fin de son deuxième et dernier mandat le 20 décembre 2016.

Depuis, M. Kabila, 46 ans, est toujours en place. Des élections initialement prévues fin 2017 ont été reportées au 23 décembre 2018. L’opposition accuse le président Kabila de tout faire pour rester au pouvoir.

Les catholiques, soutenus par l’opposition et une partie de la société civile, veulent “barrer la route à la présente dictature”, pour “des élections libres, transparentes et apaisées”.

Les organisateurs de la marche interpellent aussi les membres de la communauté internationale “afin qu’ils aillent au-delà des condamnations de principe, car ils sont des témoins non seulement du blocage du processus électoral par le président Kabila, mais aussi des atrocités et de la barbarie qui émaillent ce processus”.

Vendredi, l’Union européenne, la Suisse et le Canada ont rappelé dans un communiqué conjoint “l’importance du respect des libertés fondamentales, en particulier de la liberté de manifester et de la liberté de culte”.

Depuis 1960

La journée de dimanche a été précédée de tensions samedi, quand des jeunes se réclamant du parti présidentiel PPRD ont envahi l’enceinte de la cathédrale Notre-Dame de Kinshasa, reprochant aux paroisses catholiques d‘être devenues des cénacles politiques.

Ancienne colonie belge, la RDC est le plus grand pays francophone et n’a jamais connu d’alternance démocratique depuis son indépendance en 1960.

Cet immense pays-continent est peuplé de 70 à 90 millions d’habitants selon les estimations. La RDC est le premier fournisseur mondial de cobalt brut, un des minerais les plus prisés au monde, notamment par les fabricants de batteries nouvelle génération. Malgré les richesses minérales du pays, la population congolaise reste confinée dans une extrême pauvreté.

AFP

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