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Cameroun : une œuvre d'art française vandalisée par des nationalistes

Cameroun

Au Cameroun, l‘œuvre d’une artiste française demandant pardon pour la colonisation a été mise à terre jeudi à Douala, la capitale économique par des activistes contestant une initiative “occidentale d’auto-glorification”, au détriment de la mémoire des “héros nationaux.”

Moins de 24 heures après sa mise en place dans le quartier Akwa, l‘œuvre de Sylvie Blocher qui était en fait une photo sur près de trois mètres de haut d’une femme blanche sexagénaire été vandalisée par une poignée d’activistes sous les applaudissements des badauds.

Sur les images d’une télévision locale, on voit notamment André Blaise Essama, connu localement pour ses actions “nationalistes” contre les monuments célébrant les personnalités françaises au Cameroun, s’en prendre à la photo de Mme Blocher: il tente de la renverser, est rejoint par plusieurs personnes et parvient finalement à la jeter sur la chaussée, où une moto-taxi s’empresse de rouler dessus.

Salué par la foule, le poing levé en signe de victoire, M. Essama et ses acolytes quittent ensuite les lieux sans encombre, à la tête d’une cohorte de moto-taxis, au milieu du brouhaha de la ville. Les restes de la statue ont été ensuite enlevés par des agents municipaux.

L‘érection de ce monument la veille avait suscité des réactions d’hostilité parmi les passants et sur les réseaux sociaux notamment. Mais après la destruction de l‘œuvre d’art, les avis divergent sur la question.

“Nous sommes dans un Cameroun ou nous devons réhabiliter la mémoire de nos héros nationaux, et cela, le gouvernement a toujours parlé de nos héros nationaux et nous ne comprenons pas comment aujourd’hui, au cœur de la capitale économique que ce soit le monument d’une personne inconnue et surtout d’un Français,” fulmine Ambroise Yepna, technicien agricole.

“Nous nous plaignons des Européens, qu’il y a eu l’esclavage en Afrique et il faut présenter des excuses. Voilà les excuses qu’une Française est venue publiquement, ce n’est pas diplomatique, mais c’est une manière de la société civile pour présenter des excuses que ‘chers Camerounais nous reconnaissons et les Camerounais ont cassé ce message-là. En réalité, ce n’est pas une affaire politique, mais c’est un appel de la société civile pour informer la population camerounaise concernant le tort qui a été causé par les Français,” tempère quant à lui l’activiste Claude Bitangou.

Sur ce même carrefour, le célèbre activiste André Blaise Essama avait tenté en vain en 2016 d‘ériger une statue de John Ngu Foncha, ancien vice-président du Cameroun fédéral.