À l’aube de 2026, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, ne cache pas son inquiétude face à l’évolution de la planète. Dans son message de vœux diffusé lundi, il avertit : « Le monde se trouve à la croisée des chemins. Le chaos et l’incertitude nous entourent. »
ONU : António Guterres alerte sur un monde en crise à l’aube de 2026
Selon lui, certains États continuent d’investir dans la violence, tout en affirmant manquer de moyens pour y mettre fin. « Les dirigeants écoutent-ils seulement ? Sont-ils prêts à agir ? », questionne-t-il, pointant des dépenses militaires mondiales qui ont bondi de près de 10 % en un an pour atteindre 2 700 milliards de dollars. Ce montant représente treize fois l’aide publique au développement mondiale et l’équivalent du PIB de l’ensemble du continent africain.
Année meurtrière pour les civils
2025 a été particulièrement sanglante pour les populations civiles. Plus d’un quart de l’humanité vit dans des zones de conflit. Plus de 200 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, et près de 120 millions ont été déplacées.
Les premières coupes dans l’aide internationale, décidées principalement par les États-Unis et plusieurs pays européens, ont aggravé la situation. Sur le terrain, cela s’est traduit par des programmes suspendus, des rations réduites et des populations laissées sans protection dans des zones déjà fragiles.
Les conflits ont touché plusieurs régions de manière exceptionnelle : Gaza, le Soudan, l’Ukraine et l’est de la République démocratique du Congo. Malgré le cessez-le-feu à Gaza, les combats se poursuivent sur les autres fronts, aggravant des crises humanitaires déjà massives.
Dérive des priorités
Pour António Guterres, la tendance actuelle est dangereuse. Si elle se poursuit, les dépenses militaires mondiales pourraient atteindre 6 600 milliards de dollars d’ici 2035. « Un monde plus sûr commence par davantage d’investissements dans la lutte contre la pauvreté et moins dans les guerres. La paix doit l’emporter », insiste-t-il.
Le rapport présenté en septembre 2025 dans le cadre du Pacte pour l’avenir souligne le déséquilibre des choix budgétaires mondiaux. Moins de 4 % des dépenses militaires suffiraient à éradiquer la faim dans le monde d’ici 2030. Un peu plus de 10 % permettraient de vacciner chaque enfant, et 15 % couvriraient les coûts annuels d’adaptation au changement climatique dans les pays en développement.
Avertissement personnel et politique
L’année 2026 sera la dernière du mandat de Guterres à la tête de l’ONU. Son message, à la fois politique et personnel, résonne comme un appel à l’action. « Il est clair que le monde dispose des ressources nécessaires pour améliorer les conditions de vie, guérir la planète et garantir un avenir de paix et de justice », affirme-t-il.
Il conclut en exhortant les dirigeants : « Soyez à la hauteur. Choisissez l’humain et la planète plutôt que la souffrance. » Un appel simple, mais pressant, face à un monde qui, chiffres à l’appui, semble trop souvent faire l’inverse.