Nigeria : l’armée tue neuf femmes lors d’une manifestation à Adamawa

Une femme passe devant des soldats nigérians à un point de contrôle à Gwoza, dans le nord-est du Nigeria, le 8 avril 2015.   -  
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Neuf femmes ont été tuées par des soldats de l’armée nigériane lundi dans l’État d’Adamawa, dans le nord-est du pays, alors qu’elles manifestaient contre la gestion par l’armée des conflits communautaires, selon des témoins et Amnesty International. Dix autres personnes ont été blessées lors des tirs.

Les manifestantes protestaient sur une route principale de la commune de Lamurde lorsque les soldats ont ouvert le feu après avoir été empêchés de passer, ont rapporté les proches des victimes et des témoins. L’armée nigériane a nié toute responsabilité, affirmant que les tirs provenaient d’une milice locale.

Amnesty International au Nigeria, s’appuyant sur les témoignages des familles et des témoins, confirme que ce sont bien des soldats qui ont tiré sur les manifestantes. Isa Sanusi, directeur d’Amnesty International Nigeria, dénonce « un manquement persistant de l’armée aux droits humains et à l’État de droit ».

Selon les habitants, le drame s’est produit alors qu’un couvre-feu était en vigueur à Lamurde à la suite de conflits répétés entre les ethnies Bachama et Chobo autour d’un différend foncier. Les manifestantes dénonçaient le manque d’intervention des forces de sécurité pour faire respecter le couvre-feu et empêcher les affrontements de se poursuivre.

Gyele Kennedy, dont la fille faisait partie des victimes, a raconté : « Nous ne savons pas ce qui leur a pris. Les soldats sont passés par là et, après qu’un d’eux a tiré en l’air, ils ont ouvert le feu sur les femmes. »

L’armée, de son côté, soutient que ses soldats n’ont fait feu que sur une milice locale dans une autre partie de la ville, accusant cette dernière d’une « manipulation non professionnelle des armes automatiques ».

Ce type de violences est récurrent au Nigeria, où les forces déployées pour contenir les manifestations ou les affrontements communautaires sont souvent accusées d’usage excessif de la force. Amnesty International appelle à une enquête approfondie et à la condamnation des responsables.

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