Réunies à Washington, plusieurs ONG de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude concernant la tenue de la Coupe du monde 2026 aux États-Unis.
Mondial 2026 : des ONG interpellent la FIFA sur les dérives autoritaires aux États-Unis
Parmi elles, Amnesty International et Reporters sans frontières ont appelé la FIFA à veiller à ce que l’événement sportif ne serve pas de prétexte à la répression ou à une surveillance accrue des citoyens et visiteurs étrangers.
Daniel Noroña, directeur du plaidoyer pour les Amériques à Amnesty International États-Unis, a insisté sur la nécessité de protéger tous les participants : « La FIFA et les autorités américaines doivent veiller à ce que la Coupe du monde ne serve pas de prétexte pour étouffer la voix des opposants ou étendre la surveillance de masse. Tous les joueurs, supporters, journalistes et résidents ont le droit de participer et de manifester sans craindre de sanctions, de détentions arbitraires ou toute autre forme de traitement discriminatoire et, dans ce cas, d'expulsion. »
Les ONG dénoncent en particulier le durcissement migratoire de l’administration américaine, qu’elles estiment constituer une menace directe pour les travailleurs migrants, les visiteurs étrangers et les supporters qui se rendront aux 104 matchs répartis dans seize villes nord-américaines.
Jamil Dakwar, directeur du programme des droits humains de l’ACLU, rappelle le rôle attendu de la FIFA : « La FIFA a promis à plusieurs reprises que le monde était le bienvenu en Amérique, aux États-Unis. Mais tant que la FIFA ne se prononcera pas clairement et fermement en faveur des droits humains avec des mesures concrètes, ces paroles sonneront creux. La FIFA doit user de son influence pour appeler le gouvernement américain à respecter les droits de l'homme, à mettre fin aux interdictions de voyager discriminatoires et stopper les mesures d'application de la loi sur l'immigration qui ciblent en particulier les communautés où se dérouleront les matches. Si la FIFA reste silencieuse, ou n’agit pas assez, elle risque de voir son image et ses événements servir à promouvoir et à rendre acceptable un gouvernement américain de plus en plus autoritaire. »
À ce jour, le président de la FIFA, Gianni Infantino, n’a pas répondu aux ONG. Il pourrait toutefois remettre un prix annuel de la paix à Donald Trump lors du tirage au sort du Mondial prévu ce vendredi, un geste qui risque d’intensifier les critiques sur le rôle de la FIFA face aux questions de droits humains.