À l’heure où les relations entre le Venezuela et les États-Unis se détériorent, le président Nicolas Maduro tente de renforcer ses alliances stratégiques, notamment avec la Chine.
La crise vénézuélienne entre tension avec les États-Unis et soutien de la Chine
Lors d’un discours en août 2025, Maduro a évoqué la relation avec le géant asiatique, mettant en avant un cadeau particulier : un téléphone portable offert par le président chinois Xi Jinping, qu’il a présenté comme un symbole de coopération entre les deux pays.
La Chine, un allié discret mais efficace
Maduro a souligné avoir.pour communiquer avec Xi Jinping via satellite, insistant sur la nature proche et “solidariste” de leurs échanges. Ce geste s’inscrit dans une série de signes visant à renforcer les liens bilatéraux, notamment avec une visite diplomatique récente et des déclarations du diplomate chinois Lan Hu. Ce dernier a affirmé que la coopération économique, technologique et dans le domaine de l’intelligence artificielle s’était considérablement développée en 2025, malgré la pression accrue de Washington.
La relation économique entre la Chine et le Venezuela est également stratégique. La Chine bénéficie d’un excédent commercial important avec le pays, principalement grâce à ses investissements dans le secteur pétrolier. Les échanges en 2023 représentaient une balance favorable pour la Chine, traduisant un partenariat économique avantageux. La présence de compagnies chinoises dans la région, notamment dans l’exploitation pétrolière, montre que Pékin cherche à sécuriser ses intérêts énergétiques, notamment dans des territoires disputés comme celui du Haut-Essequibo, partagé entre le Venezuela et le Guyana.
La tension croissante avec Washington
Parallèlement, la situation géopolitique s’enlise davantage. Les États-Unis ont déployé une importante flotte militaire près des côtes vénézuéliennes en août 2025, affirmant vouloir lutter contre le trafic de drogue et renforcer la sécurité dans la région. Une mobilisation qui inclut plus de 4 000 soldats additionnels, un sous-marin nucléaire, plusieurs avions de reconnaissance, des destroyers et un croiseur. La Maison-Blanche affirme que ces opérations ne visent pas une confrontation directe, mais la majorité des experts perçoivent cette montée en puissance comme une pression supplémentaire contre le gouvernement Maduro.
De son côté, Maduro annonce avoir mobilisé 4,5 millions de miliciens pour défendre le pays, affirmant que “pas une puissance ne touchera le sol sacré du Venezuela”. Il insiste sur sa capacité de défense, évoquant une résistance similaire à celle de David contre Goliath. La position officielle de la Chine, quant à elle, condamne toute intervention étrangère, appelant au respect de la souveraineté vénézuélienne et dénonçant "toute menace ou usage de la force" comme contraire à la charte des Nations unies.
Une crise aux multiples facettes
Les enjeux sont également économiques. La Chine, qui finance et investit dans le secteur pétrolier, souhaite sécuriser ses intérêts dans une région riche en énergie. La récente ouverture d’un projet chinois sur deux champs gaziers, avec un investissement de plus d’un milliard de dollars, témoigne de cette priorité.
Mais cette relation économique avantageuse n’efface pas l’isolement diplomatique du Venezuela. La communauté internationale reste divisée, certains pays dénonçant la légitimité des élections de 2024, que Maduro a remportées dans un contexte contesté. La répression de l’opposition et les accusations américaines, notamment celles de trafic de drogue et de criminalité organisée, compliquent davantage la situation du gouvernement vénézuélien.
En résumé, face à la pression croissante des États-Unis, Maduro tente de se repositionner sur le plan international en misant sur la Chine, tout en s’appuyant sur ses forces militaires pour dissuader toute intervention extérieure. La question demeure : la Chine répondra-t-elle réellement à l’appel de Maduro ou se contentera-t-elle d’un soutien diplomatique discret ? La réponse pourrait influencer durablement la stabilité de la région.