Depuis près de 20 mois, la guerre au Soudan a déclenché une catastrophe humanitaire de grande ampleur dans le pays, qui touche principalement les femmes et les enfants.
Soudan : la guerre limite l'accès aux soins des femmes enceintes
Parmi les 12 millions de personnes déplacées figurent des femmes enceintes qui fuient pour sauver leur vie. Ces dernières ne peuvent pas accéder aux services prénatals, d’accouchement ou postnatals en toute sécurité.
« Après l'accouchement, je m'inquiète du froid et du fait que je n'ai pas d'endroit approprié pour mettre mon bébé. Nous n'avons pas de maison, nous dormons dehors, à même le sol. », s'es confiée Sabreen Abdulrahman, Soudanaise déplacée, mère de trois enfants et enceinte de neuf mois de son quatrième enfant.
Selon les données du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), environ 2,7 millions de femmes en âge de procréer sont déplacées au Soudan, dont plus de 272 000 femmes enceintes, parmi lesquelles environ 91 000 accoucheront dans les trois prochains mois.
« À l'approche de l'accouchement, je m'inquiète de savoir s'il s'agira d'un accouchement normal ou d'une césarienne. L'idée de devoir subir une césarienne me terrifie car je n'ai pas les moyens d'en assumer le coût. », a dit Najwa Mohamed, Soudanaise déplacée enceinte de huit mois.
Jusqu'à 80 % des établissements de santé sont fermés ou fonctionnent à peine dans les zones touchées par la crise.
« Nous avons dû quitter nos villages. À l'époque, j'étais enceinte de neuf mois, et des hommes armés ont détruit les centres de santé, alors j'ai dû partir. », a indiqué Lana Hassan Badreldin, 25 ans, Soudanaise déplacée et mère d'un nouveau-né.
Chaque jour, en moyenne, 20 000 personnes sont nouvellement déplacées, dont des femmes enceintes.
Selon les Nations unies, près de 1,5 million de personnes au Soudan sont confrontées à la famine ou risquent de l'être, dont environ 35 800 femmes enceintes.