République démocratique du Congo
Les puissantes eaux du fleuve Congo nourrissent les espoirs d’un avenir énergétique pour l’Afrique alors que le gouvernement de la République démocratique du Congo relance le projet du barrage Grand Inga.
Ce méga-projet de 80 milliards de dollars, capable de produire jusqu'à 44 000 mégawatts d’électricité, pourrait non seulement répondre aux besoins internes mais également alimenter des pays voisins comme l’Afrique du Sud et le Nigeria. S’il voit le jour, le Grand Inga deviendra le plus grand barrage hydroélectrique au monde.
Pourtant, le chemin a été long. Le projet a été bloqué pendant plus de dix ans en raison de différends entre la Banque mondiale et le gouvernement congolais de l’époque, principalement sur des questions de transparence. Avec l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement, les discussions avec la Banque mondiale ont été relancées, marquant une nouvelle étape pour ce chantier d’envergure mondiale.
Cependant, cette relance suscite des réserves chez certains activistes. Chris Ocamringa, correspondant pour Africanews, rapporte que « ce vaste projet hydroélectrique est censé fournir de l’électricité à toute la RDC et aux pays voisins une fois achevé, mais il a été critiqué pour privilégier les besoins des investisseurs du secteur minier plutôt que l’accès à l’électricité pour tous. »
En effet, une grande partie de l’électricité produite devrait alimenter la région minière du Katanga, laissant craindre que les populations locales les plus vulnérables n’y aient pas accès. Ben Munanga, président du conseil d’administration de KAMOA Copper S.A., nuance cependant cette inquiétude en soulignant que « la société nationale d’électricité dessert à la fois la population et les entreprises. Bien qu’elle donne la priorité aux compagnies minières qui ont investi, aucun contrat ne stipule que 100 % de l’électricité doit aller aux compagnies minières. »
Malgré les critiques, les représentants d’entreprises réunis au forum Makutano expriment un soutien unanime à ce projet monumental. « Nous devons le faire, peu importe la taille du projet, que ce soit ici à INGA ou ailleurs dans le pays, il faut le réaliser, » déclare Éric Monga, vice-président de la Fédération des Entreprises du Congo.
Les autorités congolaises estiment qu’il faudra encore une décennie pour que les six nouvelles centrales deviennent opérationnelles et commencent à produire de l’énergie propre pour le pays. Mais pour elles, cette attente en vaut la peine afin de répondre durablement aux défis énergétiques de la RDC et, potentiellement, de l’Afrique tout entière.
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