Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a averti qu’une "crise de la faim se profile" pour les Sud-soudanais revenus dans leurs pays après avoir fui les combats qui déchirent le Soudan voisin depuis plus de cinq mois.
Guerre au Soudan : la faim menace les Sud-Soudanais revenus au pays
Dans un camp de réfugiés situé dans la petite ville de Renk, au Sud-Soudan, des enfants sous-alimentés dorment à même le sol, entourés de boue.
Plus d'un quart des femmes enceintes et allaitantes et près de 20 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition, selon les données recueillies au poste frontière.
SOUNDBITE (Nuer) Ngacheu, mère de Cheng :
"Lorsque nous avons fui Khartoum, nous avons tout laissé derrière nous, et à présent nous sommes en train de souffrir ici. Surtout à cause des pluies. J'ai peur pour la santé de mon enfant. Je ne peux rien faire d'autre que de m'occuper de lui, car il a besoin de soins constants. »
La saison des pluies a rendu les conditions du camp de réfugiés de Renk plus difficiles et a forcé les réfugiés du Sud-Soudan à construire des abris temporaires dans la boue. Les inondations exacerbent également l'urgence alimentaire et contribuent à la propagation des maladies.
« 10. SOUNDBITE (anglais) Kathleen Inglis, coordinatrice d'urgence du PAM :
"Depuis que je suis ici, j'ai vu l'état des gens qui ont franchi la frontière, se détériorer rapidement à mesure que le conflit se poursuivait. Voir un enfant mal nourri dans les bras d'une mère, sans savoir s'il va rester en vie jusqu'à la fin de la nuit, c'est incroyablement angoissant. Les Nations unies s'efforcent d'apporter leur soutien en fournissant une aide vitale pour que ces personnes puissent survivre, non seulement à leur entrée dans le Sud-Soudan, mais aussi durant la suite de leur voyage".
Le camp de réfugiés de Renk ne pourra pas accueillir tous les réfugiés qui ont franchi la frontière. Ces derniers sont contraints de quitter Renk sur des bateaux, car il n'y a aucune liaison routière. Malaka, la ville la plus proche de ce camp, se situe à au moins 3 jours de navigation.
Depuis son déclenchement le 15 avril, la guerre au Soudan entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) de son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo a fait près de 7.500 morts, selon une estimation prudente de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project.
Elle a également provoqué le déplacement de plus de cinq millions de personnes, dont 2,8 millions ont fui la capitale Khartoum, théâtre de frappes aériennes incessantes, de tirs d'artillerie et des combats de rue.