Parmi les 45 000 Éthiopiens à avoir fui le conflit dans le région du Tigré, près d'un quart se trouve actuellement en transit dans le "Village 8" au Soudan.
Des milliers d’Éthiopiens en transit au Village 8
La situation est devenue complexe dans la région du Tigré et, par conséquence, aussi de l'autre côté de la frontière soudanaise. Face au nombre sans cesse croissant de réfugiés - entre 14 000 et 15 000 -, l'attente d'un transfert vers les camps de Tenebe et d' Um Raquba ne cesse de s'allonger. "Au départ, les réfugiés étaient censés rester ici entre 48 et 72 heures, mais le délai a été porté à un mois" , raconte le responsable du "Village 8" , Mustafa Anwar Mohammed .
Ce transfert vers un camp en "dur" n'est d'ailleurs pas souhaité par de nombreux réfugiés. Le long périple n'est pas forcément engageant pour ces nombreuses familles qui souhaitent avant tout ne pas trop s'éloigner de leurs proches restés en Ethiopie.
Haile Gebremikeal est de ceux là. Ce cinquantenaire qui vient de perdre sa femme est tiraillé. "On ne peut pas vraiment refuser d'y aller, mais que vont devenir nos familles et par quels moyens allons nous nous rendre dans ces camps ? Le mieux serait de pouvoir rester ici pendant un ou deux mois et de veiller ainsi sur nos proches. Mais dans ce camp il n'y a ni téléphone ni internet, et aucun moyen de prendre des nouvelles de nos familles."
Pour Rahwa Garmla, une jeune éthiopienne, le camp d' Um Raquba semble se trouver au bout du monde. "On nous a dit que là-bas c'est le désert. Qu'il n'y a pas d'eau potable. Ma peur est immense" .
Les milliers de réfugiés continuent de s'entasser chaque jour un peu plus dans ce camp provisoire. L'objectif est de survivre en attendant un prochain transfert et, surtout, une fin du conflit.