Nigéria
Une centaine de Nigérians enlevés le 21 juin dans le village de Manawa, dans le nord-ouest du Nigeria, où des bandes criminelles terrorisent les populations, ont retrouvé mardi la liberté après 42 jours de captivité.
"Les victimes, qui étaient retenues par leurs ravisseurs depuis 42 jours ont été libérées sans le paiement d'une quelconque rançon", affirme un communiqué de la police de l'Etat de Zamfara qui ne précise pas comment la libération s'est déroulée."Les victimes vont être examinées par un médecin avant d'être réunies avec leur famille", ajoute le communiqué.
Le nord-ouest du Nigeria est le théâtre depuis plusieurs années des activités de bandes de criminels qui attaquent, pillent et enlèvent les villageois, dont ils volent le bétail et brûlent les maisons. Ces violences criminelles ont fait plus de 8 000 morts, selon un rapport du centre de réflexion International Crisis Group (ICG) publié en mai 2020.
Les malfaiteurs sont connus pour s'abriter dans les zones boisées de la forêt de Rugu, qui s'étend sur les Etats de Niger, Katsina, Kaduna et Zamfara. Les autorités de Zamfara ont l'habitude de discuter avec les groupes criminels avec lesquels ils négocient depuis plus d'un an des accords d'amnistie en échange de la remise de leurs armes.
Une source proche des négociations a affirmé à l'AFP que les bandits avaient accepté de relâcher les villageois lundi après que la police et les autorités locales eurent "assuré qu'aucune action ne serait prise contre eux après le kidnapping". Ce sont les responsables de l'Etat de Zamfara qui avaient négocié la libération en décembre dernier de 344 garçons enlevés par des bandits de leur pensionnat dans l'Etat voisin de Katsina.
Enlèvements d'écoliers
L'armée a déployé récemment de nouveaux renforts militaires, dont des avions de combat, dans la région pour mettre un terme aux violences des "bandits", reconvertis depuis quelques mois dans l'enlèvement de masse d'écoliers ou de lycéens contre rançon.
A chaque libération, les autorités nient payer une quelconque rançon aux ravisseurs, mais cela fait pourtant peu de doute pour les experts en sécurité qui craignent que cela ne mène à une multiplication des enlèvements dans ces régions minées par l'extrême pauvreté et peu ou pas du tout sécurisées.
Depuis début décembre, plus de 1 000 enfants, adolescents et étudiants ont été enlevés dans une douzaine d'attaques de grande envergure et certains d'entre eux sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Aucun responsable de ces actes n'a été ni arrêté ni jugé devant un tribunal.
Les assaillants sont d'abord motivés par l'appât du gain, même si certains bandits ont prêté allégeance à des groupes djihadistes présents dans le nord-est du Nigeria, à des centaines de kilomètres. Le président Muhammadu Buhari, un ancien général de l'armée au pouvoir depuis 2015, fait face à des critiques de plus en plus virulentes pour son incapacité à assurer la sécurité dans le pays le plus peuplé d'Afrique, en proie à de nombreux troubles.
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