Business africa
Plusieurs économistes sur le continent estiment qu’il faut trouver des solutions africaines aux problèmes africains pour atteindre le développement économique dont rêvent nos Etats.
Dans ce numéro de business Africa, Ruth Lago reçoit Kako Nubukpo, économiste et conseiller spécial du président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine , Noel Tshani, basé aux Etats-Unis, Fondateur du réseau d’affaires Congo Business Network et de la société Agere Global, et le haut fonctionnaire de l'organisation mondiale du commerce, Luanga Mukela Faustin.
Quelles sont les solutions à envisager pour parvenir à un meilleur développement économique de l’Afrique ?
Kako Nubukpo : c’est la thèse que j'ai exposé dans mon dernier ouvrage, l'urgence africaine, dont le sous-titre était Changeons le modèle de croissance, c'est à dire que vous ne pouvez réussir la transformation structurelle de vos économies que si vous acceptez de développer le secteur secondaire, ce qui aide le secteur industriel. Or, quand vous observez aujourd'hui, sur les 30 dernières années, les emplois créés en Afrique sur dix emplois créés en Afrique, vous en avez six dans le secteur rural agricole.
Noel Tshani : Non, non, je ne pense pas qu'il faut aller avec un modèle universel qui s'applique de la Tunisie, à l’Afrique du Sud, comme vous connaissez , l'Afrique est un continent. Je suis actuellement à New-York, aux Etats-Unis et il y a le Canada. Il y a les Etats-Unis, le Mexique, le Brésil, plusieurs pays dans le continent américain, dont l'instauration aux States, au Canada, mais pas la situation économique en par rapport ici aux États-Unis. Pourquoi on a tendance à voir l'Afrique comme un pays , l'Afrique est composé de 54 pays qui ont des cultures différentes, des langues différentes et l'environnement de moindre affaire qui est différent aussi.
_Alors le développement économique de l’Afrique doit-il se décider à Paris ou en Afrique, comment sortir de l’ancien modèle
M. Nubukpo : Nous n'avons pas le choix, on se développe où ont péri? Vous avez un continent sur lequel la population double tous les 25 ans ou l'âge médian est de 15 ans, où les deux tiers de la population ont moins de 35 ans. Donc, si vous ne donnez pas la possibilité à ces jeunes d'accéder à l'emploi. Mais la population ne va pas mourir en silence. Et donc, vous allez avoir des cycles d'instabilité qui ne seront pas gérables. Pas seulement pour l'Afrique, mais pour l'ensemble de la planète. Et c'est pour ça qu'il est impératif aujourd'hui de comprendre que l'avenir de l'Afrique, c'est son marché intérieur et donc l'enjeu monétaire et financier. C'est le financement du marché intérieur africain.
Faut-il encore recourir aux prêts alors que des pays traînent des dettes jugées déjà insoutenables par certaines organisations financières internationales ?
M. Tshani : Le problème n'est pas la dette ou le niveau de la dette. Le problème, c'est la gestion de cette dette et les pays africains. Pourquoi la dette est mal gérée? Parce que nos gens qui sont dans la politique ou qui ont des postes dans la politique utilisent, ce genre de poste.., ça devient comme des entreprises privées , prendre de l'argent mettre dans leur poche. Donner à leurs familles. C'est là où le problème se trouve.
11:05
Éthiopie : l’électromobilité, révolution ou illusion ? [Business Africa]
00:59
Libye : la Banque centrale a enfin son nouveau gouverneur
Aller à la video
Gambie : l'émigration comme bouée de sauvetage, des familles déchirées
01:30
Égypte : les revenus du canal de Suez en baisse de 60 %
11:08
UNGA 2024 : les priorités de l'Afrique pour demain [Business Africa]
11:07
Cybersécurité en Afrique, un enjeu crucial [Business Africa]