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Réactions mitigées quant à l'état de siège dans l'est de la RDC

Des soldats de l'armée congolaise   -  
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ALEXIS HUGUET/AFP or licensors

République démocratique du Congo

En République démocratique du Congo (RDC), l’état de siège a été décrété depuis le 6 mai dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Mais dans la population, certains émettent des doutes quant à l’efficacité de cette mesure visant à mettre fin aux crimes commis dans l’Est du pays.

Le président Félix Tshisekedi a décrété l'état de siège pour 30 jours dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, où des groupes rebelles sont responsables d'attaques contre les civils, le gouvernement et les forces de sécurité. Cette mesure remplace l'administration civile - y compris les gouverneurs élus - par des militaires ou des membres de la police nationale, qui pourraient avoir le pouvoir d'arrêter et de poursuivre des civils devant des tribunaux militaires.

Les groupes de défense des droits de l'homme se sont inquiétés des conséquences de cette décision et ont demandé aux autorités de s'assurer que l'état de siège ne portera pas atteinte aux droits de l'homme de la population, qui souffre déjà de niveaux élevés de violence. Cette proclamation du président Félix Tshisekedi est accueillie avec beaucoup de circonspection à Goma."Je suis un peu pessimiste, parce que je ne pense pas qu'on pourra finaliser cette guerre en 30 jours. Nous avons vu des cas de violence pendant plus de 20 ans. Allons-nous la finaliser en 30 jours ?", déclare Léopold Baguma.

Même son de cloche pour David Aluta. "Nous savons que depuis plus de 20 ans, la population est victime de meurtres, d'atrocités, de tueries. En tout cas je pense que dire que nous allons ramener la paix pendant 30 jours, c'est un rêve." Des voix s’élèvent également contre la nomination d’anciens chefs rebelles aux postes de gouverneurs de ces provinces.Les généraux Luboya Nkashama et Constant Ndima se seraient rendus coupables d’exactions, ainsi que le lieutenant Ludoya.

Soutenir les forces armées

Lors d'une conférence de presse à Goma, Carly Nzanzu Kasivita, gouverneur civil de la province du Nord-Kivu qui sera remplacé par un militaire dans les prochains jours, a soutenu la décision du chef du pays et a appelé la population à soutenir les forces armées. "Nous allons continuer avec le même élan à soutenir cette mesure du Président de la République, cette mesure du gouvernement congolais pour enfin faire de la question de l'insécurité une priorité pour tout le monde. A ce stade, je voudrais demander encore une fois aux jeunes du Nord-Kivu qui sont encore dans les groupes armés de se désolidariser de ces groupes."

Dans le dernier épisode violent de la région, un dirigeant islamique qui a ouvertement dénoncé l'extrémisme a été tué à Beni pendant la prière du soir, après des jours d'attaques meurtrières qui ont fait au moins 19 morts. Le groupe rebelle des Forces démocratiques alliées serait à l'origine de l'assassinat du chef religieux. Les ADF sont originaires de l'Ouganda voisin et constituent depuis longtemps une menace dans l'Est de la RDC.

Une campagne militaire a été lancée contre les rebelles l'année dernière et les combattants se sont depuis dispersés et ont fui dans l'est de la RDC, où des dizaines de groupes armés se battent pour contrôler les terres riches en minéraux. Alors que le président Félix Tshisekedi a récemment annoncé des operations conjointes avec des armées de pays voisins, une partie de la population y est toujours nettement moins favorable.

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