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Libye : avalanche de réactions après le raid meurtrier contre des migrants

Libye

“Horrible”, “effroyable”, “crime odieux”… Les réactions affluent ce mercredi pour condamner l’attaque contre un camp de migrants en Libye, attribuée à l’homme fort de l’Est, le maréchal Haftar.

Le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli et reconnu par l’ONU a été le premier à porter la charge contre le maître de la région septentrionale de Libye. Dans un communiqué, le GNA a dénoncé “un crime odieux”. Il a attribué l’attaque au “criminel de guerre, Khalifa Haftar” qui mène une offensive depuis début avril pour conquérir la capitale.

Selon un premier décompte, la frappe aérienne a tué plus de 40 migrants et blessé plus de 70 autres migrants mardi soir dans leur centre de détention de Tajoura, dans la banlieue est de la capitale libyenne Tripoli. L’attaque n’a pas été revendiquée, mais mardi soir, des médias pro-Haftar avaient fait état d’une “série de raids aériens” à Tripoli et Tajoura.

Pour l‘émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé, cette attaque s’assimile à un “crime de guerre”. “Cet attentat pourrait clairement constituer un crime de guerre, frappant des innocents (…) contraints d‘échouer dans cet abri par des conditions de vie épouvantables”, a indiqué M. Salamé. Il a appelé la communauté internationale “à condamner ce crime et à imposer les sanctions appropriées à ceux qui ont mené cette opération en violation flagrante du droit international humanitaire”.

Selon le communiqué de la Mission de l’ONU en Libye (Manul), dans lequel Ghassan Salamé est cité, le bilan de cette frappe est d’“au moins 44 migrants” tués et plus de “130 blessés graves”.

“Ce carnage ignoble et sanglant” est “une conséquence des plus horribles et tragiques” de “l’absurdité de cette guerre”, a encore estimé M. Salamé.

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Réagissant sur Twitter, le chef du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a porté “trois messages clés : les migrants et réfugiés ne doivent PAS être en détention, les civils ne doivent PAS être des cibles, la Libye n’est PAS un lieu sûr pour un renvoi” des migrants.

Toujours sur Twitter, Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé “ces effroyables évènements” en réclamant “l‘évacuation immédiate des réfugiés et migrants enfermés dans des centres de détention à Tripoli”.

Même son de cloche du côté de l’Union européenne qui exige une enquête des Nations unies sur “l’horrible attaque”. Avec moins de sévérité, la France, soupçonnée d‘être un soutien du maréchal Haftar, condamne elle aussi le raid et appelle toutes les parties à la désescalade.

Cette attaque, la deuxième genre contre le camp de Tajoura, est un autre signe d’escalade dans l’offensive menée par les forces de l’Est contre la capitale Tripoli. Mi-avril, plus d’une semaine après le début des combats, le sort des migrants faisait l’objet d’inquiétudes. Près de trois mois plus tard, ils sont des milliers de migrants qui restent détenus dans les prisons libyennes… à leurs risques et périls.

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