République démocratique du Congo
Prise de fonction sous tensions pour Félix Tshisekedi. Depuis son arrivée à la tête de la République démocratique du Congo fin janvier, le nouveau président congolais dirige sous la pression de différentes crises sociales. Dernière en date, les manifestations de policiers à Mbuji-Mayi après celles de Beni, Uvira et Tshikapa.
Lundi, dans les rues de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental, des policiers mécontents ont fait tonner leurs armes, suscitant la crainte chez les populations médusées. Ces policiers réclamaient pour certains le paiement de deux mois d’arriérés de salaire et pour d’autres le paiement de leurs frais de mission relatifs à la sécurisation du scrutin de décembre.
Dans les couloirs de l’inspection générale de la police, on dénonce « un acte de rébellion » et ce d’autant que les agents de police n’ont pas le droit de grève. Dans des propos plus nuancés, le ministre de l’Intérieur du Kasaï-Oriental, Charles Doux Mbuyi a estimé que la grogne des policiers devrait s’exprimer d’une autre manière, et non dans la rue, arme en poing. « Il s’agit peut-être d’emboîter le pas à d’autres provinces qui l’avaient déjà fait. Ils se sont dit : si on l’a fait de l’autre côté et qu’il y a eu des solutions, on peut aussi le faire ici », a-t-il confié à RFI.
Grogne sociale
De son côté, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi s’est déjà dit conscient des conditions de vie et de travail des forces de sécurité, et s’est engagé à les améliorer. « N’ayez peur de rien. Vous êtes entre de bonnes mains, votre commandant suprême sera bienveillant envers vous comme son prédécesseur (Joseph Kabila) », a-t-il déclaré début février lors d’une visite dans un camp militaire de Kinshasa. En attendant, le paiement des arriérés des policiers a été ordonné. Il surviendra après l’audit qui permettra d’identifier les policiers qui ont déjà été payés et ceux qui ne le sont pas.
Après la liesse populaire née de la première alternance pacifique qu’a connue la RDC à l’issue des élections de décembre, le président Tshiskedi a aussitôt été confronté à une grogne sociale qui a gagné plusieurs secteurs du pays : télévision, assurance, transports, pompiers… Depuis, des ONG et la société civile congolaise réclame au nouveau chef d’Etat un audit des comptes de l’Etat et de toutes les entreprises publiques afin d‘éradiquer la corruption et ainsi répondre à sa promesse du « progrès social ».
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