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Londres sous le feu des critiques pour un forum commercial avec le Soudan

Londres sous le feu des critiques pour un forum commercial avec le Soudan

Soudan

Boris Johnson, le chef de la diplomatie britannique pris dans un tourment de critiques en raison d’un forum commercial avec le Soudan. Les parlementaires britanniques l’accusent de faire fi des accusations de violations des droits de l’homme dont fait l’objet le Soudan, au profit d’intérêts commerciaux.

Londres accueillait ce mardi un forum sur des échanges commerciaux avec le Soudan. Occasion pour Khartoum, sorti de l’enfer des sanctions américaines en octobre de se frayer une place dans le négoce international ; mais aussi pour le Royaume-Uni, cerné par le Brexit, de grignoter quelques parts de marché dans les secteurs clé de l‘économie soudanaise.

Une perspective démontée par un groupe de parlementaires britanniques qui ont adressé un courrier au ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson. Dans ce courrier, les députés enjoignent la Grande-Bretagne de ne pas investir au Soudan, pays généralement relégué aux derniers rangs des indices sur la corruption et les violations des droits de l’homme.

“Auparavant, le gouvernement avait clairement indiqué qu’il ne recherchait pas de débouchés commerciaux proactifs au Soudan et qu’il était très conscient de son faible classement dans l’indice de corruption (…) En regardant l’ordre du jour, il semble que cette politique ait été abandonnée”, s‘étonnaient les parlementaires à l’aube du rendez-vous, organisé par le Developing Market Associates, sous la direction du gouvernement soudanais.

“Cela envoie des signaux vraiment dangereux”, ont ajouté les contestataires qui récusent en outre le fait que le forum soit organisé à Londres. Le Soudan se classe au 170ème rang sur 176 pays sur l’indice de corruption de Transparency International. Seuls la Corée du Nord, le Soudan du Sud et la Somalie sont classés plus bas.

En octobre, les Etats-Unis ont levé leurs sanctions commerciales, vieilles de deux décennies, contre le Soudan. Un souffle nouveau pour Khartoum qui ployait sous l’effet de ces sanctions auxquelles s’est ajouté en 2011, avec la sécession du Soudan du Sud, la réduction drastique de trois-quarts de la production pétrolière, principale source de revenus du pays.

Effet Brexit ?

La Grande-Bretagne s‘était alors alignée sur les sanctions internationales à l’encontre du Soudan, relative à la guerre au Darfour, par laquelle le président soudanais Omar el-Béchir est sous le coup de deux mandats d’arrêt internationaux.

Mais avec le Brexit qui a permis la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne et donc de certains de ses privilèges, Londres pourrait bien se chercher de nouveaux partenaires internationaux.

“Le Soudan a toujours une économie fondamentalement corrompue, où pour avancer dans les affaires, vous devez être de l‘élite arabe basée dans la capitale. Le Brexit a amené la Grande-Bretagne à abaisser ses normes et à envisager de nouveaux partenaires internationaux peu recommandables”, a déclaré Maddy Crowther, co-directrice de l’ONG Waging Peace.

La question des droits de l’homme et des réformes économiques au Soudan s’est invitée dans l‘échange qu’ont tenu le ministre Boris Johnson et son homologue soudanais Ibrahim Ghandour ce mardi, en prélude du forum commercial.

Boris Johnson a notamment déclaré sur son compte Twitter avoir tenu “une réunion constructive avec le secrétaire d’Etat soudanais Ibrahim Ghandour aujourd’hui, soulevant les préoccupations du Royaume-Uni sur les droits humains et les réformes politiques et économiques dont le Soudan a si désespérément besoin”.

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