Côte d'Ivoire : des mouvements de soutien sortent de terre pour Guillaume Soro

Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne place ses pions sur l‘échiquier politique ivoirien. Ces derniers jours, les initiatives se sont succédé pour soutenir la troisième personnalité constitutionnelle de la Côte d’Ivoire.

Le 9 juin dernier, était lancée “l’Alliance du 3 avril”, référence faite au discours du chef du Parlement ivoirien le 3 avril dans lequel il appelait au pardon et à la réconciliation. D’ailleurs, c’est sous cet angle que le mouvement propulsé par une quarantaine de députés de la mouvance Soro entend œuvrer.

Cette semaine, encore, un autre mouvement pro-Soro a vu le jour. Il s’agit de l’Amicale des Forces nouvelles (AFN), dans laquelle militent d’anciens responsables de l’ex-rébellion de 2002 dont Soro Guillaume a été le leader. Officiellement, l’AFN, comme l’Alliance du 3 avril, entend promouvoir un discours de paix, de pardon et de réconciliation. D’ailleurs, l’amicale rejette toute assimilation à un parti politique. L’AFN “n’est pas liée à l‘élection présidentielle de 2020 et ne préfigure pas de la création d’un parti politique”, a tenu à préciser Félicien Sékongo, l’un des responsables de l’amicale.

La plateforme dit cependant adhérer à l’Alliance du 3 avril et souhaite l’implication du président de la République dans la libération de tous les prisonniers de la crise post-électorale.

“Pour la paix et la cohésion, l’AFN demande au président de la République d’œuvrer pour que tous nos compatriotes incarcérés ici et ailleurs du fait des crises politico-militaires recouvrent la liberté”, a-t-il ajouté.

Ambition présidentielle

Pourtant, sur la scène politique ivoirienne, ces mouvements de soutien sont perçus comme une niche de mobilisation en vue de soutenir une éventuelle candidature de Soro Guillaume en 2020, qui depuis bien de temps ne fait pas l’unanimité au sein du RDR, le parti au pouvoir. Même si le président de l’Assemblée nationale ivoirienne n’a pas officiellement annoncé sa candidature, certains lui prêtent bien cette ambition.

Pour d’autres analystes, cependant, la multiplication de soutien à Soro Guillaume émane probablement de l’affaire des armes retrouvées chez l’un de ses proches lors du dernier épisode de mutinerie, dans laquelle le parlementaire est pointé du doigt. Par leur discours, ces plateformes voudraient faire oublier le lourd passé de leur champion, accusé notamment par l’ONU de cacher par-devers lui, 300 tonnes d’armes.

À près de trois ans de la présidentielle en Côte d’Ivoire, la guerre de succession du président Alassane Ouattara semble être ouverte. Non seulement entre les partis alliés de la mouvance présidentielle RHDP, mais également entre le RDR et Soro Guillaume, ce dernier étant parfois soupçonné d‘être derrière les menaces de déstabilisation du pays.