Au Cameroun, la mort en détention de l’opposant Anicet Ekane continue de provoquer une forte émotion. À Yaoundé, sa famille refuse l’autopsie programmée par les autorités, estimant la démarche précipitée et non concertée.
Cameroun : la famille d’Anicet Ekane exige une autopsie indépendante
Le corps de l’opposant, décédé lundi matin, se trouve toujours à la morgue de l’hôpital central. Ses proches dénoncent une procédure menée par les mêmes services qui avaient la responsabilité de sa détention.
Selon l’un de leurs avocats, la famille réclame une autopsie contradictoire, confiée à des médecins indépendants, afin d’établir clairement les causes du décès.
Arrêté le 24 octobre, Anicet Ekane, 72 ans, souffrait d’insuffisance respiratoire. Ses avocats avaient alerté à plusieurs reprises sur la dégradation de son état de santé. Depuis l’annonce de son décès, les réactions se multiplient au sein de l’opposition. Le MRC évoque « une sentence politique préméditée » et pointe la responsabilité du secrétariat d’État à la Défense, où l’opposant était retenu.
Son parti, l’UPC-Manidem, va plus loin et parle de « crime d’État », affirmant qu’il aurait été privé d’oxygène et de soins spécialisés pendant plusieurs jours. De son côté, le gouvernement assure qu’il a reçu une prise en charge médicale appropriée et appelle à la retenue.
Face à la colère et aux interrogations, plusieurs organisations de défense des droits humains demandent désormais une enquête indépendante. Pour beaucoup, seule la transparence permettra d’apaiser les tensions autour de la disparition d’une figure politique respectée, engagée depuis des décennies.