Une animatrice de radio sud-africaine a comparue devant un tribunal lundi, accusée d’avoir recruté des hommes pour combattre pour la Russie dans la guerre en Ukraine. Nonkululeko Mantula, 39 ans, a été arrêtée aux côtés de quatre hommes après un signalement, ont indiqué les autorités sud-africaines. Elle est accusée d’avoir recruté les quatre hommes et d’avoir organisé leur enrôlement dans l’armée russe.
Une animatrice sud-africaine accusée de recruter pour la Russie
La police sud-africaine a déclaré que trois des hommes avaient été interpellés alors qu’ils tentaient d’embarquer sur un vol à destination de la Russie via les Émirats arabes unis. Les autorités pensent qu’une autre personne aurait déjà voyagé en Russie après avoir été recrutée par Mantula.
Il est illégal en Afrique du Sud de combattre pour l’armée d’un autre pays sans l’autorisation du gouvernement. Les cinq suspects arrêtés en Afrique du Sud ont été placés en détention jusqu’à une audience de mise en liberté sous caution prévue la semaine prochaine.
L’arrestation de Mantula, animatrice sur SAFM, la radio du diffuseur public, intervient alors que la police mène parallèlement une enquête visant une fille de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, soupçonnée d’avoir trompé 17 autres hommes pour qu’ils combattent comme mercenaires pour la Russie en Ukraine.
La fille, Duduzile Zuma-Sambudla, a démissionné la semaine dernière de son poste de députée du MK Party, le parti d’opposition fondé par son père, en raison de ces accusations. Elle est accusée par sa demi-sœur d’avoir dupé les hommes en leur faisant croire qu’ils se rendaient en Russie pour recevoir une formation en sécurité qui les aiderait à trouver un emploi.
Mercenaires russes
Le mois dernier, le gouvernement sud-africain a indiqué avoir reçu des appels à l’aide des 17 Sud-Africains, qui avaient été forcés de combattre pour un groupe de mercenaires russes dans l’est de l’Ukraine et se trouvaient désormais piégés là-bas. Un autre parti politique sud-africain a affirmé disposer d’informations selon lesquelles les passeports et vêtements des hommes avaient été brûlés et leurs téléphones confisqués à leur arrivée en Russie.
Le gouvernement sud-africain a lancé une enquête distincte pour comprendre comment ces hommes s’étaient retrouvés sur les lignes de front de la guerre, et il travaille avec des agences internationales chargées de l’application de la loi pour organiser leur rapatriement.
La Russie a été accusée de recruter des hommes d’autres pays pour combattre dans la guerre sous prétexte de leur offrir un emploi. Elle a également été accusée de piéger des femmes d’Afrique du Sud et d’autres régions d’Afrique pour travailler dans des usines russes de drones grâce à des campagnes sur les réseaux sociaux leur promettant des emplois dans des domaines comme la restauration et l’hôtellerie.
Le gouvernement sud-africain a mis en garde la population contre les campagnes menées par des influenceurs sud-africains sur les réseaux sociaux promettant des emplois et des opportunités d’études en Russie.
Zuma-Sambudla, la fille de l’ancien président, a déjà été accusée de promouvoir les intérêts russes dans le cadre de la guerre en Ukraine. Un rapport de 2023 du Centre for Information Resilience, une organisation internationale à but non lucratif, affirme que le compte de Zuma-Sambudla sur les réseaux sociaux a joué un rôle déterminant dans la diffusion de messages pro-russes peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie au début de 2022.