Cameroun : au moins 48 morts dans les violences post-électorales, selon l'ONU

Les forces de sécurité utilisent un canon à eau pour disperser les partisans du candidat Issa Tchiroma à Garoua, au Cameroun, le dimanche 12 octobre 2025.   -  
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Au Cameroun, la répression violente des manifestants contre la réélection du président Biya a fait au moins 48 morts.

Citant deux sources des Nations Unies, l'agence Reuters a indiqué mardi que les forces de sécurité camerounaises avaient tiré à balle réelles sur la foule.

La majorité des victimes ont été tuées par des coup de feu de la police, mais plusieurs ont succombé aux blessures infligées à coups de matraques et de bâtons, selon les deux sources. Les autorités n'ont fait aucune communication sur le nombre de victimes des manifestations.

Le sénateur républicain Jim Risch, de l'Idaho, président de la commission des relations étrangères du Sénat américain, a accusé mardi le gouvernement de Biya d'avoir organisé une réélection « truquée », de traquer ses opposants politiques et de détenir illégalement des citoyens américains, dont certains originaires de l'Idaho.

Il n'a pas précisé à qui il faisait référence.

« Le Cameroun n'est pas un partenaire des États-Unis et présente des risques économiques et sécuritaires pour le peuple américain. Il est temps de réévaluer cette relation avant que les retombées ne s'aggravent », a déclaré M. Risch sur X.

M. Biya a été déclaré vainqueur de l'élection avec une confortable avance la semaine dernière, obtenant 53,66 % des voix contre 35,19 % pour le leader de l'opposition Issa Tchiroma Bakary, ancien porte-parole du gouvernement qui a démissionné de son poste ministériel en juin.

Tchiroma s'était déclaré vainqueur peu après les élections du 12 octobre, et des manifestations ont éclaté dans divers endroits lorsque les premiers résultats ont montré que Biya, au pouvoir depuis 1982, allait obtenir un huitième mandat.

Un groupe de la société civile connu sous le nom de Stand Up for Cameroon a déclaré la semaine dernière qu'au moins 23 personnes avaient été tuées lors de la répression des manifestants par les forces de sécurité.

Près de la moitié des décès enregistrés par l'ONU ont eu lieu dans la région du Littoral, qui comprend la ville portuaire de Douala, où les manifestations liées aux élections ont été les plus intenses la semaine dernière.

Trois gendarmes sont également morts à Douala, selon les données de l'ONU.

Dix décès ont été enregistrés dans la région du Nord, dont la capitale est Garoua, la ville natale de M. Tchiroma.

Les manifestations se sont considérablement calmées cette semaine. M. Tchiroma a appelé à un confinement national de trois jours à compter de lundi, exhortant ses partisans à suspendre leurs activités et à rester chez eux pour manifester leur désaccord avec les résultats des élections.

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