Les Émirats reconnaissent des erreurs dans la gestion du conflit soudanais

Le ministre d'État aux Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anwar Gargash, à Dubaï, aux Émirats arabes unis, le 29 /03/2022   -  
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Lors du sommet annuel de sécurité de Manama, Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, a admis que la communauté internationale avait commis des erreurs dans la gestion de la crise soudanaise, notamment lors du renversement du gouvernement civil par les forces rivales.

« Nous avons tous commis une erreur lorsque les deux généraux qui mènent aujourd’hui la guerre civile ont renversé le gouvernement . Avec le recul, c’était une erreur grave », a déclaré M. Gargash. Il a précisé que la priorité donnée à la levée des sanctions américaines sur le Soudan avait conduit à minimiser le coup d’État.

Cette sortie intervient alors que les Émirats arabes unis sont accusés par le gouvernement soudanais et des groupes de défense des droits de l’homme de soutenir les forces paramilitaires sur le terrain, ce que le pays du Golfe dément, tandis que les appels à boycotter Dubaï et Abou Dhabi se multiplient sur les réseaux sociaux.

La semaine dernière, des combattants à bord de véhicules, à dos de chameau et à pied ont pris le contrôle d’el-Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, dernier bastion de l’armée soudanaise dans la région. Selon le chef des Nations unies, cette offensive constitue une « terrible escalade » du conflit. La prise de cette ville fait craindre une nouvelle scission du Soudan, près de 15 ans après l’indépendance du Sud-Soudan.

La guerre au Soudan a déjà fait plus de 40 000 morts et provoqué la pire crise humanitaire au monde, avec plus de 14 millions de personnes déplacées. Dans ce contexte, les Émirats appellent à un cessez-le-feu humanitaire de trois mois, assorti de négociations et de la formation d’un gouvernement civil de transition dans les neuf mois. « Dissipons le brouillard et voyons si les généraux sont prêts à céder le pouvoir à un gouvernement civil de transition. C’est vraiment le cœur de la question », a souligné M. Gargash.

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