Le chef militaire soudanais, le général Abdel-Fattah Burhan, a déclaré que les chefs militaires à El-Fasher avaient décidé de partir en raison de "la destruction systémique et du meurtre systémique de civils" par le groupe paramilitaire RSF.
Soudan : al-Burhan promet vengeance après la prise d'El-Fasher par les FSR
Dans un discours télévisé lundi soir, il a déclaré que les chefs militaires avaient convenu qu'ils devaient quitter El-Fasher pour "épargner la destruction des citoyens et du reste de la ville".
"Nous sommes déterminés à venger ce qui est arrivé à notre peuple à El-Fasher", a-t-il déclaré. "En tant que peuple soudanais, nous demanderons des comptes à ces criminels.
Les forces paramilitaires soudanaises se sont emparées d'une base militaire clé dans le dernier bastion de l'armée dans la région du Darfour occidental, ont déclaré lundi des militants et des groupes d'aide, ce qui constitue un coup dur dans la guerre qui sévit dans le pays depuis 2023. Des groupes médicaux ont fait état de dizaines de civils tués.
Plus d'un quart de million de personnes, dont la moitié sont des enfants, se sont retrouvées piégées à El-Fasher, la capitale provinciale du Darfour-Nord, où des combats désespérés font rage depuis plus d'un an. La chute de la ville aux mains des forces de soutien rapide pourrait annoncer une nouvelle scission du Soudan, plus de dix ans après la création du Sud-Soudan.
La guerre a commencé en avril 2023, lorsque les tensions entre l'armée et les forces paramilitaires de soutien rapide ont débouché sur des combats dans la capitale, Khartoum, et ailleurs dans le nord-est du pays africain.
Des images diffusées sur les médias sociaux depuis dimanche montrent des combattants des FAR en train de célébrer dans et autour de la base militaire d'El-Fasher. Selon une vidéo, le commandant adjoint des forces paramilitaires, Abdulrahim Dagalo, demande à ses combattants de ne pas piller ni cibler les civils.
D'autres images montrent des combattants de RSF tirant sur des personnes qui tentent de s'enfuir et les frappant. De nombreuses personnes sont détenues. On entend des combattants des FAR crier "falangayat" aux détenus, un terme raciste utilisé pour désigner les tribus africaines du Darfour comme des esclaves.
L'armée soudanaise n'a pas immédiatement confirmé que les FAR avaient capturé leur base et leur quartier général à El-Fasher. Toutefois, des responsables militaires ont confirmé que les troupes avaient quitté la base dimanche et s'étaient repliées sur une autre ligne de défense, sous les tirs nourris de l'artillerie et des bombardements de la RSF. Ils ont parlé sous le couvert de l'anonymat car ils n'étaient pas autorisés à discuter des mouvements militaires.