Soudan du Sud : première journée du procès de l'opposant Riek Machar

L'ancien vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, arrive pour assister à une prière pour la paix à la basilique Sainte-Marie-du-Trastevere, à Rome, le jeudi 11 avril 2019   -  
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Le procès pénal du vice-président suspendu du Sud-Soudan a débuté lundi dans la capitale. Riek Machar a comparu dans une cage aux côtés de ses co-accusés.

C'est la première fois que Machar a été vu en public depuis qu'il a été assigné à résidence en mars.

Le président Salva Kiir a suspendu M. Machar de ses fonctions d'adjoint au début du mois, après que les autorités judiciaires ont engagé des poursuites pénales pour le rôle présumé de M. Machar dans l'attaque d'une garnison de troupes gouvernementales au début de l'année.

Outre la trahison, Machar et sept autres personnes sont accusés de crimes contre l'humanité, de meurtre, de conspiration, de terrorisme, de destruction de biens publics et de matériel militaire.

Le procès, qui s'est déroulé devant un tribunal spécial à Juba, la capitale, a été retransmis à la télévision nationale.

Dans son discours d'ouverture, un avocat de M. Machar s'est opposé au procès devant ce qu'il a décrit comme "un tribunal incompétent" qui n'a pas compétence.

La défense a fait valoir que M. Machar ne pouvait être inculpé au pénal sans porter atteinte à l'esprit de l'accord de paix conclu en 2018 entre M. Machar et M. Kiir pour mettre fin à une guerre civile meurtrière qui a fait environ 400 000 victimes.

Cet accord est la base du gouvernement de transition dans lequel Machar a servi en tant que premier vice-président.

Les avocats de la défense ont déclaré que l'accord gouvernait effectivement le Sud-Soudan, qui était sur le point de retomber dans une guerre totale, les forces gouvernementales combattant des groupes armés considérés comme fidèles à M. Machar.

Ils ont fait valoir que M. Machar reste le vice-président du pays en vertu des dispositions de l'accord de 2018, qui a été négocié avec l'aide de dirigeants régionaux et d'autres membres de la communauté internationale.

Les débats ont ensuite été ajournés jusqu'à mardi.

Kiir et Machar étaient les chefs du mouvement rebelle qui a obtenu l'indépendance du Soudan du Sud en 2011.

Ils appartiennent à des groupes ethniques rivaux : Kiir appartient au groupe Dinka, le plus important, et Machar au groupe Nuer, le deuxième plus important.

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