Au Lesotho, la pomme de terre s'impose désormais comme un des piliers de l'économie nationale à la suite du programme « Un pays, un produit prioritaire » initié en 2022 par les Nations Unies.
Lesotho : la révolution agricole par la pomme de terre
Le roi du Lesotho a déclaré que la pomme de terre pouvait contribuer à la croissance et à la transformation agricoles du pays. Autrefois cultivée principalement pour la consommation familiale, la pomme de terre est aujourd'hui un symbole de la transformation nationale du Lesotho. En 2022, le Lesotho a rejoint l'initiative « Un pays, un produit prioritaire » (OCOP) de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), choisissant la pomme de terre comme culture prioritaire. Le roi Letsie III du Lesotho, ambassadeur spécial de bonne volonté de la FAO pour la nutrition, a souligné que les pommes de terre sont au cœur de la stratégie du Lesotho en matière de sécurité alimentaire et de résilience économique.
« Ce qui a motivé le Lesotho à s'engager et à participer au programme, c'est que nous menions déjà des recherches depuis plusieurs années. Et grâce à ces recherches, nous avons réalisé qu'il existait un produit que nous pouvions cultiver au Lesotho et qui pouvait contribuer à la croissance et à la transformation agricoles. Ce produit, c'est la pomme de terre », déclare le roi Letsie III du Lesotho.
Les pommes de terre, connues pour leur résistance au climat, poussent bien dans les régions montagneuses du pays, où vivent de nombreuses communautés vulnérables. Maleuta Mahao, un agriculteur de 27 ans, a commencé à cultiver des pommes de terre il y a deux ans, en 2023, à Semonkong, une ville isolée située à 2 200 mètres d'altitude dans le district de Maseru.
« L'agriculture est importante pour les jeunes, car elle nous permet de créer nos propres emplois, de gagner un revenu pour subvenir à nos besoins et nourrir nos familles », explique Maleuta Mahao.
Maleuta fait partie des 750 agriculteurs soutenus par la FAO qui ont bénéficié de semences améliorées, d'engrais et de formations dans le cadre de cette initiative. Après avoir commencé avec seulement 25 kg de semences, elle a récemment récolté plus de 300 kg de pommes de terre.
Les femmes représentent plus de 60 % des agriculteurs soutenus par l'OCOP, a expliqué le roi Letsie III du Lesotho, soulignant l'importance de l'autonomisation des femmes rurales grâce à cette culture.
Le climat de haute altitude du Lesotho offre des conditions idéales pour la culture de la pomme de terre. Selon Nthimo Mokitinyane, point focal OCOP de la FAO au Lesotho, la productivité dans les zones pilotes a augmenté de près de 20 % grâce à cette initiative.
L'objectif n'est pas seulement la sécurité alimentaire, mais aussi, la transformation économique, a expliqué Thabo Mofosi, ministre de l'Agriculture du Lesotho. Le renforcement des capacités locales pour produire davantage permettrait de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations alimentaires et d'attirer les jeunes qui peinent à trouver un emploi.
« Actuellement, nous produisons environ 9 000 tonnes de pommes de terre par an, mais d'ici deux ans, nous souhaitons porter cette production à 24 000 tonnes. Cela nous aidera considérablement à réduire notre dépendance vis-à-vis des importations de produits alimentaires et de semences en provenance des pays voisins. De cette manière, la culture de la pomme de terre peut contribuer à faire revenir nos compatriotes qui ont quitté le pays... », explique, Thabo Mofosi, ministre de l'Agriculture du Lesotho.
L'une des principales activités de l'initiative OCOP consiste à augmenter les revenus des agriculteurs en les mettant en relation avec les marchés locaux. Pour le Lesotho, la pomme de terre n'est plus seulement un aliment de base. Elle est un catalyseur pour l'autonomisation des femmes, l'emploi des jeunes et un avenir rural plus résilient.