L’ancien Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a été placé sous mandat de dépôt ce mardi 19 août, après avoir été présenté à la chambre d’instruction de la Cour suprême.
Mali : Choguel Maïga écroué pour atteinte aux biens publics
Il est poursuivi pour des faits présumés d’atteinte aux biens publics, dans une affaire liée à sa gestion à la tête de l’AGEFAU, l’Agence de Gestion du Fonds d'Accès Universel.
Maïga avait été interpellé le 11 août et placé en garde à vue pendant huit jours au Pôle économique et financier. Son arrestation intervient dans un contexte politique explosif, marqué par une série d’arrestations au sein de l’armée, opérées par la junte au pouvoir qui affirme avoir déjoué un complot visant à renverser le gouvernement.
Choguel Maïga, figure de la société civile et défenseur de la souveraineté nationale, avait été nommé Premier ministre par les autorités de transition en 2021. Il a été démis de ses fonctions en novembre 2024, après avoir publiquement critiqué la junte, notamment pour avoir rompu son engagement de restituer le pouvoir aux civils avant mars 2024.
Selon son avocat, Maître Cheick Oumar Konaré, Maïga est « serein » face aux accusations. « Il estime qu’un homme politique doit s’attendre à tout, y compris à la prison et à la mort », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le dossier n’implique pas que Maïga. Huit anciens membres de son gouvernement ont également été placés en détention. En revanche, son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, 80 ans, sera poursuivi sans placement en détention provisoire, en raison de son âge avancé.
Depuis plusieurs mois, la junte militaire au pouvoir à Bamako semble resserrer l’étau autour des figures civiles de la transition. Le climat politique s’est nettement tendu, alimenté par la suspension du processus électoral, les violations présumées des droits humains, et désormais, une série de procédures judiciaires contre d’anciens hauts responsables.