Les services de santé mentale en difficulté au Soudan du Sud

Vue d'un centre de soins de santé mentale dirigé par Amref Health Africa, où se déroulent les séances Self Help Plus, à Kotobi, dans le comté de Mundri West, au Soudan du Sud,   -  
Copyright © africanews
Copyright 2025 The Associated Press. All rights reserved

La clinique spécialisée en santé mentale de Mundri, dans l'État d'Equatorial occidental du Soudan du Sud, est menacée de disparition par une rupture de financement. 

Dans ce pays dévasté par la guerre, la clinique est l'un des huit sites visant à apporter pour la première fois, des soins mentaux à plus de 20 000 personnes. 

"Le Sud-Soudan a connu des problèmes, la guerre. Les gens ont perdu beaucoup de leurs biens, des vies, des membres de leur famille ont été tués devant d'autres membres... Ces événements ont donc traumatisé et déprimé la plupart des membres de la communauté." a déclaré Sallah Benneth Nyamba, un assistant de projet Amref Health Africa. 

Au-delà de la violence, la pauvreté est devenue endémique dans de nombreuses régions de ce pays, dont plus de 90 % de la population vivent avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale. 

Ce qui aggraverait les problèmes mentaux auxquels de nombreuses personnes sont confrontées.  

Un programme lancé fin 2022, s'est avéré être une bouée de sauvetage pour les patients du sud-soudan où les services de santé mentale sont quasiment inexistants. 

"Le stress est le problème le plus courant que nous ayons, mais nous ne le reconnaissons pas, parce que nous pensons parfois qu'il est normal. Mais le stress peut déclencher... une autre forme de stress, ou même passer à la dépression, ou autres choses."  explique Emiru Emmanuel Garia, responsable clinique.

Alors que la guerre perdure, le financement de ce programme de la clinique par des Italiens et Grecs prend bientôt fin. 

De quoi inquiéter le ministère de la santé Sud-Soudanais qui voit l’avenir incertain alors que les troubles mentaux se développent.  

Dr. Atong Ayuel Longar, directeur de la santé mentale, ministère de la santé : "En raison de la nature des maladies mentales, il s'agit d'un type de maladie chronique. Ainsi, les gens se rétablissent et vont bien. Mais si nous ne maintenons pas les services qu'ils reçoivent, ils finiront par rechuter à nouveau."   

La guerre civile a débuté en 2013 causant les déplacements massifs de population et multipliant ainsi le taux de suicide.  

Le sud soudan a le quatrième taux de suicide le plus élevé d'Afrique et se classe au treizième rang mondial, selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé.   

Au Sud-Soudan, le suicide touche principalement les personnes déplacées à l'intérieur du pays et est alimenté par l'enfermement et les pressions liées à la pauvreté, à l'oisiveté, au conflit armé et à la violence sexiste, selon l'Organisation internationale pour les migrations.  

Le mois dernier, les autorités de Juba ont tiré la sonnette d'alarme après que 12 cas de suicide ont été signalés en l'espace d'une semaine dans la capitale du Sud-Soudan. 

À découvrir également

Voir sur Africanews
>