Burkina Faso : maintenir le prestige des monuments malgré l'insécurité

Dans la ville de Bobo-Dioulasso, fortement atteinte par la crise sécuritaire, la mosquée Diaoulasso-bâ a perdu de sa superbe, ce qui fait chuter le tourisme.   -  
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Joël Kouam

Le secteur du tourisme dans la ville de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso a été fortement atteint par la crise sécuritaire qui sévit dans le pays en proie à des attaques terroristes depuis 2015.

La ville était l’une des destinations privilégiées de milliers de touristes provenant d’Europe, d’Asie et d’Amérique notamment pour sa vieille mosquée de Diaoulasso-bâ.  Mais ce bâtiment à l’architecture unique datant des années 1800 a aujourd’hui perdu sa lumière d’antan et paie les frais des attaques des bandes armées qui sèment la terreur dans une grande partie du pays.

« Entre 2016 et 2021, il y a un certain nombre de facteurs qui ont eu à impacter négativement la venue des touristes sur ce site-là. Parmi ces facteurs je crois que le plus récurrent c’est l’insécurité qui après l’insurrection de 2014 comme vous l’avez constaté, nous avons assisté en fait à une série d’attentats au Burkina Faso, toute chose qui a joué négativement sur la venue des touristes au Burkina », a déclaréSonore Siaka Sanou, directeur des arts et du tourisme de la région des hauts bassins. 

L’édifice construit en Banko ce mélange homogène de terre cuite, d’argile, de sable fin et d’éléments organique, pouvait réunir environ 400 personnes à chaque prière. Soutenu par des poteaux en bois, il proposait une atmosphère unique, calme et apaisante. Aujourd’hui, la baisse importante du nombre de visiteurs internationaux inquiète.

_« Avant l’insécurité on voyait beaucoup de touristes surtout pendant les vacances, on pouvait avoir entre 25, 40 et 50 touristes par jour. Mais maintenant on peut faire un mois, une semaine sans voir de touristes»,_a indiquéZakaria Sanou, guide touristique de la mosquée de Dioulassoba. 

Pour changer la donne, les autorités ont entrepris de miser sur la promotion du tourisme local en ciblant les écoliers et les étudiants.

« Il y a des campagnes qui ont été lancée notamment les campagnes connais-tu mon beau pays, pour inciter la jeune génération à découvrir le patrimoine culturel de notre pays. Nous avons en tout cas maintenu le taux de fréquentation de ce site par le nationaux et en impliquant activement je dirais les étudiants, les écoliers, les travailleurs pour que ce site soit vraiment visible », a expliquéSiaka Sanou, directeur des arts et du tourisme de la région des hauts bassins. 

Au vu du contexte local seul le tourisme interne peut faire revivre les belles architectures qu’offre la cité de Bobo- Dioulasso. 

« La semaine nationale de la culture draine en fait un beau monde au Burkina Faso qui viennent en tout cas non seulement comme des festivaliers mais qui viennent également découvrir le riche patrimoine culturel que regorge cette localité du Burkina Faso », a ajouté Siaka Sanou. 

Entamée en 1880 par l’Almany Sidiki Sanou, la construction de la mosquée a duré dix ans. Inscrite sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2012, la mosquée de Dioulassoba a été réhabilitée en 2019 à plus de 500 millions de francs CFA, soit 800 000 euros.

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